L'actualité de la crise: dynamique d'implosion, par François Leclerc

Billet invité.

DYNAMIQUE D’IMPLOSION

L’équation de la crise européenne va rester insoluble, et on peut anticiper que celle de la crise mondiale le sera tout autant.

Tôt ou tard – mais nous n’en sommes pas encore là – il faudra l’admettre, afin de chercher à poser le problème autrement pour parvenir à le résoudre. Car, pour la seconde fois après l’épisode de la chute libre initiée par la faillite de Lehman Brothers, les gouvernements et les autorités financières tentent de régler un problème d’insolvabilité par le déversement de liquidités, renflouant les dettes en créant de nouvelles dettes.

Tout se passe comme si ces liquidités étaient vidées dans des seaux percés – des facilités de caisse jamais vues délivrées aux banques et désormais également aux Etats – avec comme seul destin de ne jamais parvenir à la remplir. Car cette solution est aussi inadéquate ici que lorsqu’elle fut utilisée précédemment, condamnant à terme à l’échec, cette fois-ci, le plan de sauvetage (intitulé plan de stabilité) de la zone euro.

Le remède prescrit n’est qu’un pis-aller, tout comme l’est l’ersatz de régulation financière qui va nous être vendu. La nouveauté est qu’il apparaît illusoire aux yeux des marchés eux-mêmes, permettant de tirer sans plus tarder cette leçon sans appel de la crise européenne : il va falloir trouver autre chose.

Loin d’être singulière, cette dernière ne fait qu’ouvrir la voie à celle qui mûrit aux Etats-Unis, retardée là-bas par l’énormité des moyens mis en oeuvre pour l’éviter, qui ne peuvent cependant remédier à un délitement financier, économique et social dont le spectacle s’offre à qui veut le regarder.

En Europe, la grande nouvelle a été la publication du rapport trimestriel de la BCE, dont il a d’abord été retenu le montant prévisionnel des dépréciations que les banques de la zone euro allaient devoir opérer d’ici à la fin 2011 : 195 milliards d’euros. Une somme supérieure à la précédente estimation, même si le total des dépréciations depuis 2007 est légèrement inférieur au précédent, confirmation s’il en était besoin que les banques se dépêchent avec lenteur. Cela représente encore 90 milliards d’euros de dépréciations en 2009 et 105 milliards en 2011, si les estimations de la BCE se confirment.

Cette dernière affecte de ne pas s’alarmer de l’effort qui va devoir être réalisé par le système bancaire, énumérant trois conséquences de la situation européenne à ses yeux plus alarmantes, les deux dernières n’ayant jamais été ainsi évoquées par ses soins.

En premier lieu, que les banques pourraient se révéler intoxiquées par un remède dont elles ne peuvent plus se passer. Il s’agit de l’argent facile que la BCE leur procure, en se substituant à un marché interbancaire toujours défaillant, dont elle voudrait bien commencer à fermer le robinet, sans y parvenir. En second, que des « boucles rétroactives » entre finance publique et privée sont entrées en action, porteuses de « dangereuses contagions ». En troisième, enfin, que la concurrence est en train de s’accroître sur le marché obligataire, les Etats se servant au détriment des entreprises (dont les banques, ce que la BCE ne souligne pas explicitement), aboutissant en raison de leur forte demande à une hausse générale des taux, non sans conséquences négatives pour ces dernières.

Les statistiques du chômage divulguées mardi par Eurostat auraient pu élargir ce panorama, bien que la BCE, contrairement à la Fed, n’ait pas pour mission de veiller à la préservation de l’emploi. Selon cet organisme européen, le chômage continuerait à progresser, la moyenne dépassant le cap des 10% pour la zone euro. Notons tout de même que ce taux recouvre de fortes disparités, entre l’Allemagne et l’Italie par exemple.

Conséquences probables de ces mauvaises nouvelles l’euro continuait de chuter par rapport au dollar en début de semaine, atteignant même un moment son point le plus bas depuis 4 ans ; les Bourses, tirées vers le bas par les valeurs financières, étaient à nouveau touchées. La BCE distribuait aux banques, à l’occasion de son allocation hebdomadaire, 117,7 milliards d’euros de liquidités.

Tout était sujet d’incertitude sur les marchés, les analystes étant de plus en plus critiques vis-à-vis d’une politique européenne désormais mise en cause car ralentissant la croissance de l’économie. La crise de la dette publique était brutalement passée au second plan des préoccupations dans les analyses, les traders étant tout aussi versatiles que les marchés qu’ils suivent sans recul tout en prétendant les anticiper. Les banques en prenaient pour leur grade, à leur tour.

L’une des remarques que la crise européenne appelle est que si dette privée et dette publique semblent être régies par le principe des vases communicants, la circulation entre les deux est à sens unique, ou tout du moins parcimonieusement comptée. Lorsque les Etats cherchent à financer leur dette, dont il est établi qu’une partie importante résulte de la crise financière, les marchés font alors des manières. Ils y mettent des conditions et prétendent en faire payer le prix deux fois : d’abord en imposant à ceux qui sont en état de faiblesse des taux plus élevés pour leurs emprunts obligataires ; ensuite en faisant néanmoins dépendre leur accès de la promesse d’une réduction drastique des déficits publics.

Le maintien du Welfare State, cet Etat Providence, dont l’Europe était, quoique relativement, le meilleur représentant, est en cause. Ce calcul, qui vise à soulager la pression sur le marché obligataire pour que les marchés y accèdent ensuite dans de meilleures conditions – expliquant qu’ils soient pressés du résultat à en oublier tout réalisme – n’est pas sans embûches, en raison de la crise sociale et politique qu’il pourrait déclencher s’il est mené à son terme.

La deuxième remarque n’est pas plus à l’avantage de ces mêmes marchés. Si l’on additionne les besoins en financement et refinancement des Etats, des banques et des grandes entreprises (non financières), on aboutit à des montants faramineux. D’autant que les banques ne vont pas uniquement devoir augmenter leurs fonds propres afin de faire face aux dépréciations à venir, mais qu’elles vont devoir également répondre aux contraintes réglementaires de Bâle III, quand leurs modalités et calendriers seront finalement fixés. Et que les Etats risquent de crever les projections actuelles du plafonnement de leur dette.

Si l’on se tourne du côté des banques centrales, prêteuses en dernier ressort, leurs bilans sont alourdis par les actifs toxiques qu’elles ont pris en pension et dont elles ne savent plus comment se débarrasser. À force d’engagements, le moment risque de venir où elles devront être recapitalisées par les Etats, créant une de ces « boucles rétroactives » officiellement identifiées par la BCE, une de plus.

Circonstance aggravante aux Etats-Unis, d’énormes paquets de dette hypothécaire sont garantis par Fannie Mae et Freddie Mac, les deux agences gouvernementales, dont la valeur future dépend d’un redressement du marché immobilier, très hypothétique sans vouloir faire de mauvais jeu de mots. Soit le Trésor public continuera à les renflouer à fonds perdus, au détriment du budget de l’Etat, soit les garanties seront levées et les organismes prêteurs privés en subiront les conséquences. Un montage intermédiaire est recherché, et aux dernières nouvelles, un appel à idées pourrait être lancé…

Ce rapide survol effectué, une question peut être valablement posée : comment dégonfler les deux gigantesques bulles de dette que sont les dettes privées et publiques, qui communiquent entre elles d’une manière telle que le dégonflement de la première fait accroître la seconde de façon plus que proportionnelle, en raison de son mode de financement même, et de son coût grandissant ?

La dette privée grossit à nouveau, fruit d’une fréquentation assidue des salles d’un casino qui n’a jamais fermé ses portes, et n’est pas prêt d’ailleurs d’être enjoint de le faire. Enfin, en raison des conditions sur le marché obligataire, il est à prévoir que les banques vont obtenir du Comité de Bâle des aménagements favorables des règles prudentielles auxquelles elles vont être assujetties, dans la lignée des accommodements obtenus auprès du Congrès américain. Avec pour conséquence, un accroissement du risque qu’un nouveau dérapage incontrôlé se produise, en raison de la minceur et de la fragilité du bouclier financier dont elles devront se doter. Les Etats se trouveraient cette fois-ci forts démunis pour organiser un nouveau sauvetage.

Résorber ces deux bulles, afin qu’elle redeviennent de taille acceptable, est-il à portée et par quels moyens ? Ceux qui sont actuellement déployés, et dont nous observons les effets, permettront-ils d’y parvenir  ? Rien n’est moins sûr, si l’on considère la dynamique d’une crise déjà prématurément déclarée sur son déclin et qui est en train de rebondir. Là où elle n’était pas attendue, bien entendu.

Que la stratégie suivie soit annonciatrice d’un échec prévisible ne va pas l’empêcher d’être porteuse d’importants dégâts. La rémunération du travail est à nouveau présentée comme la variable privilégiée d’ajustement, tant afin de réduire les budgets des Etats que de favoriser les exportations en améliorant la productivité et la flexibilité.

Mais les conditions ont changé, il n’est plus concevable d’appliquer la même recette, qui pendant tout un temps a rempli ses fonctions avant d’exploser en plein vol. Il n’est plus envisageable de remettre en marche avec le même rendement qu’avant la machine à fabriquer de la dette, afin de partiellement compenser la répartition inégale de la richesse, qui est par conséquent encore appelée à se développer. Une problématique qui fait se rapprocher, dans leur structure si ce n’est dans leur histoire, les sociétés des pays développés et émergents, suivant des mouvements inverses mais confluents.

Cette histoire est-elle toute tracée, devant désormais s’accomplir sans sursauts ? Le capitalisme financier va-t-il trouver en lui les ressources de son aggiornamento ? Au contraire, rien ne permet à ce jour de le penser. Il poursuit son implosion, du fait de ses propres contradictions, ne parvenant pas à maîtriser la chaîne des événements qui se succèdent de manière imprévisible, sans être en mesure de retrouver une assise pérenne.

Entre eux, les atomistes parlent d’excursion pour qualifier ces réactions qui parfois les dépassent. La balade n’est pas sympathique.

217 réponses sur “L'actualité de la crise: dynamique d'implosion, par François Leclerc”

  1. Une problématique qui fait se rapprocher, dans leur structure si ce n’est dans leur histoire, les sociétés des pays développés et émergents, suivant des mouvements inverses mais confluents.

    Amha, dans pas longtemps les marchés vont exiger des pays émergents qu’ils émergent moins !

    1. la tendance ne serait-elle pas orientée ….
      dans le sens de celle du rétablissement du servage, de l’esclavage ….. ???
      avec à teme dans la visée le développement global d’ un grand sous-développement mondial

  2. Puissent tous ceux qui ont eu sous la main l’interview complète de J.-C. Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, parue dans Le Monde daté du 1 Juin, lire votre billet du jour et comparer !
    Votre prose est de salubrité publique. Celle de M. Trichet confondante de pauvreté intellectuelle.

    Du premier, M. Trichet, on retiendra que c’est du rétablissement de la confiance que viendra la reprise, que cette confiance doit viser les investisseurs étrangers et domestiques et que les plans d’austérité rebaptisés par lui « sagesse budgétaire » vont être mis en oeuvre et n’ont d’autre but que de rétablir la confiance des dits investisseurs. Dans quel monde vit-il pour ne connaître que des investisseurs ?

    Où sont les peuples, les travailleurs, les salariés, les chômeurs ? Les peuples n’ont l’heur d’être nommés dans la bouche du président de la BCE que d’avoir fauté. Pas même seulement de la pitié pour eux, il faut rassurer les marchés ! Quelle étroitesse d’esprit et quelle rigidité mentale. Le monétarisme dans sa triste splendeur : « ;;; La surveillance des politiques budgétaires, des évolutions de la compétitivité des économies de la zone Euro et des réformes structurelles doit être radicalement améliorée. » Pour avoir oublié les peuples, il sera vaincu par les marchés.

    1. La différence entre J.C. Trichet et François Leclerc est que le premier est une créature du Capital et le second un être humain.

      Un jour il faudra s’en souvenir.

    2. si
      « La guerre est faite par des gens qui ne se connaissent pas et qui se tuent, commandés par des gens qui se connaissent mais qui ne se tuent pas »
      ne devrait-on pas pouvoir dire, quelque chose, un peu comme
      La crise est règlée (résolue, ….) par des gens qui ne se connaissent pas et qui payent, imposés (fomentés, …) par des gens qui se connaissent mais qui ne payent pas

    3. Je ferai un parallèle avec Tchernobyl, un peu aussi un parallèle donc entre un Trichet qui serait installé à Moscou pendant l’accident et notre François resté sur place près du réacteur éclatté.

      En fait la crise des subprimes et les dettes accumulées par les états et les banques, c’est de l’argent qui a disparu et des pertes à assumer.

      D’un côté la nouvelle classe des nobles modernes, de l’autre les roturiers, un roturier doit rembourser, un noble est par essence couvert par son appartenance au monde dirigeant.

      Au delà des mots, il y a des centaines de milliards à perdre et donc des richesses évanouies, alors comme pour Tchernobyl, on isole le foyer de perte, on inonde d’argent comme par le passé on a essayé de recouvrir le réacteur par du béton et on espère que le temps résoudra le problème.

      Pour les subprimes, il eut fallu constater les pertes et donc faire payer les actionnaires ou nationaliser les banques, il fut décidé d’isoler les dettes et de remettre de l’argent à la place, reste que les dettes existent toujours et sont portées par les banques centrales, mais elles ne sont toujours pas constatées car dispersées désormais dans les déficits des états.

      Pour l’Europe il en est de même, il faudrait constater les pertes et rééchelonner les dettes et s’engager à payer réellement cette fois-ci mais comme pour les subprimes, on isole les dettes et on remplace par de la trésorerie, mais les dettes existent toujours !!!

      En fait et au delà de cette explication, la raison profonde de cette crise est que nos sociétés occidentales n’ont plus de raison de motiver une croissance, tout le monde à sa maison, sa voiture, sa TV, on essaye bien de remplacer les portables tous les deux ans mais notre planète n’a pas les moyens de détruire les maisons existantes pour en construire de nouvelle et fournir de nouveaux marchés prepétuels.

      Bref la crise actuelle est une crise de croissance telle que l’avait anticipée un peu trop en avance Malthus, il ne nous faut pas réinventer le capitalisme, il nous faut accepter cet état de fait, la croissance n’est plus et le capitalisme se nourrissait que de croissance, il nous faut nous adapter à cette non croissance désormais hors personne n’est prêt à accepter ce constat et à en tirer les conséquences.

      De ce discours vient sans doute la demande pressante sur ce blog de répartition des richesses, en fait la croissance n’est plus depuis 30 ans, elle fut financée par le déficit que personne n’a payé, en fait ce sont les plus faibles qui l’ont encaissé et payé mais pas totalement car il reste les dettes.

      Bref la résolution de la crise commencera lorsque l’on aura pris conscience que la croissance n’est plus depuis les années 80, on a cru pouvoir par la finance créer des richesses virtuelles, c’est un leurre qui nous éclate chaque jour un peu plus à la vue, reste que la finance essaye de faire perdurer le miracle de cette création virtuelle de valeur…

      Sans doute l’exemple de l’Espagne nous montre l’étendue du problème, 20% de chômage, pas d’industrie, plus de constructionnite, il faut absorber le stock de logement neuf et invendu, le marché du tourisme qui va se heurter aux plans de rigueurs, une agriculture concurrencée par les pays à bas coût et le transport gratuit de la mondialisation, bref un pays qui n’a plus les moyens de fournir à tous ses citoyens, non le travail mais ce qui va avec, la richesse qu’elle apporte, bref l’Espagne n’a plus les moyens d’offrir à toutes ses familles l’argent dont ils ont besoin pour vivre, voilà le gros soucis qui nous attend tous…

      Bien évidemment les Allemands et les Chinois conservent leur industrie et le plein emploi, mais reste que leurs clients que nous sommes n’auront plus demain les moyens de continuer à acheter, nous sommes tous dans une spirale virtuelle de décroissance brutale qui s’annonce…

      Qui aura le courage de le voir, de l’accepter et de l’annoncer au monde, ce jour là tous nos jeunes qui espèrent un jour avoir leur maison et leur Audi se rendront compte de la réalité, et c’est là qu’est le danger, comment vont ils réagir à cette société qui s’annonce pour eux, eux qui pensaient pouvoir passer leur vie en voyage et dans les centres commerciaux !!!!

    4. @Bourdon
      Entièrement d’accord avec votre analyse.
      C’est ce que je rabâche au quotidien à mes enfants afin qu’ils n’aient pas pour objectif d’acquérir une Rolex à 50 ans comme symbole de réussite. Le bonheur est bien naturellement ailleurs.

      A propos des dettes et de ce qu’il aurait fallu faire, ce que vous réclamez n’est ni plus ni moins qu’une opération  »vérité », une opération mains propres …
      Opération totalement impossible car elle ferait exploser instantanément tout le système tant les pertes à avouer sont collossales.
      Au lieu de cela les politiques ont choisi la voie  »douce » qui consiste à essayer de contrôler la chute et l’étaler sur plusieurs années voire décennies.

    5. @Bourdon. Je rejoins bien évidement votre analyse.

      “Le coût monétaire et non-monétaire de la croissance a augmenté plus rapidement que la croissance elle-même, aussi dur que cela puisse paraître, il semble que nous ayons maintenant atteint le point inévitable où la croissance n’est tout simplement plus une option.” – “the monetary and non-monetary costs of growth have been rising faster than growth itself, and it looks as though we have now gotten to the inevitable point where growth may in fact no longer be an option.” – Richard Heinberg
      http://www.energybulletin.net/node/52971

      Je suis d’accord avec vous, notre planche de salut passe par l’acceptation. Nous avons tous les éléments pour réussir mais si nous n’acceptons pas la réalité implacable de limites (qui est insupportable pour certains je sais), l’adaptation sera impossible.

      Le gâchis sera énorme si on continue à parler de choses qui n’existent déjà plus ou qui sont condamnées à disparaître alors que d’autres choses qui comptent ne sont pas en soi condamnées à disparaître. Comprenons, expliquons et hiérarchisons. Ne laissons pas l’argent faire table rase de nos moyens de survie.

      Par rapport aux jeunes, on se met dans une situation d’un lynchage inter générationnel. Les anciens ne se rendent pas compte que les dernières générations sont celles qui sont le plus dans l’illusion de la croissance garantie (par le scientisme). Une folie pure !

    6. Bien sur qu’il faut se contenter de décroitre et espèrer que la pente sera douce et paisible…
      C’est la logique même.
      Pour ma part ,à l’âge de 65 ans et possèdant à peu près tout ce que le monde du lave-vaiselle conseille, de la voiture aux écrans plats, je me rends compte que je n’ai rien acheté depuis 3 ans.
      Plus envie.
      En revanche, voici qui va déplaire à Johannes Finchk, je thésaurise.
      N’ayant pas une confiance totale dans la retraite par répartition, ni dans la pérennité de la sécu je garde de l’argent pour mes vieux jours afin que mes enfants ne m’aient pas à charge.
      Je me rends compte que je suis un salaud de rentier , pire un ‘non consommateur’.

      Un égoïste.
      Avec une monnaie fondante je serais tenté de dépenser pour rien dans des objets dont je n’ai pas l’utilité ou bien d’investir à risques et à reculons,dans des entreprises dont je crains qu’elles ne survivent pas…
      De toutes façons mes économies serviront à l’état à partir du moment où celui-ci ,exsangue,décidera de taxer les actifs qui ont déjà payé l’impôt; car je n’ai pas les moyens ni le goût de me réfugier dans un paradis fiscal quelconque.
      Au fait çà existe toujours les comptes off-shore?

    7. J’ai evoqué cet aspect des choses sous le vocable « crise de l’offre », que nous vivons simultanement avec les autres crises, la derniere grande innovation etant l’ordinateur indivisuel et internet.

      Pour le reste nous ne faisons que decliner et ameliorer des produits et services connus depuis des decennies.

    8. je ne voudrais pas dire, mais la crise semble surtout à l’origine celle de l’immobilier,
      ( qui ne me semble pas sans rapport avec l’augmentation de 4% par an des loyers, cela depuis plus de dix ans…

      après désolée pour les poncifs mais je n’ai toujours pas de portable, pas de lave-vaisselle, pas de télé à écran plat, un ordi de récup, une mini-télé de récup, mon frigo à 25 ans, la friteuse 40, notre voiture plus de 10 ans…
      car il faut bien payer le loyer ….
      et sans vouloir insister je ne pense pas être la seule

    9. @ Bourdon : je trouve ton exemple très bon à cette différence près que Tchernobyl est un accident limité dans le temps , qui pose des problèmes de contaminations…

      Il me semble que la crise financière est autre chose , car les mêmes continuent à gagner beaucoup d’argents à travers un tas de manipulations y compris l’austérité prônée par l’UE et le FMI…

      Les états arrosent , pour éteindre dis-tu , mais d’où vient cet argent , à qui l’emprunte t’-on , qui en profite et qui perd ?

      Ca ressemble davantage à des pompiers pyromanes qui posséderaient des assurances sur les biens calcinés…

    10. Votre raccourcis est trop simple, le marché en question comprend aussi les salariés les retraités, les chômeurs et l’ensemble des êtres humains, car les sommes qui vont et qui viennent dans les dits marchés ne sont pas que la propriété des plus riches, elle n’y suffirait pas, c’est bien avec la propriété de toute la masse que les intervenants du marché jouent souvent à l’encontre des intérêts de cette même masse.

      Je vous prend un exemple soulevé ce matin par un intervenant du forum boursorama sicav sur les CDS et la couverture en face : les emprunts d’Etats, voici ce qu’il en a dit et c’est très plausible :

      en lisant la dernière lettre de Vernimmen, je me suis demandé si la demande pour des emprunts d’Etat n’était pas liée à la création d’obligations synthétiques…Ainsi donc, ce ne serait pas un retour vers la sécurité mais plutôt une utilisation spéculative de l’image de la sécurité… (interprétation personnelle).

      Un extrait de Vernimmen: »

      QUESTION DU MOIS : CDS, CDO et Abacus par François Meunier
      Les CDS s’expliquent en deux mots à partir d’un exemple. Un contrat de CDS sur Carrefour commencera par définir le montant couvert, par exemple 10 M€, avec une protection formulée ainsi : contre le versement d’une prime, par exemple de 1,5% du montant couvert, soit 150.000 €, je toucherais 10 M€ si Carrefour fait défaut, et rien s’il ne fait pas défaut. Si jamais je possède des obligations Carrefour pour un montant de 10 M€ et que j’ai des craintes sur la solvabilité de Carrefour, il me suffira de les adosser à un CDS pour 10 M€, et je me retrouve virtuellement avec une obligation sans risque. (Pas complètement, je subis le risque de la contrepartie qui m’a vendu la protection. S’il s’agit d’une entité qui est triple A comme l’État français, j’ai donc synthétiquement en main l’équivalent d’une obligation de l’État français.)
      Je peux tout autant acheter le CDS sans disposer par avance de l’obligation Carrefour. Payant simplement ma prime, je gagnerais avec mon CDS « sec » 10 M€ en cas de faillite de Carrefour. Il y a donc là un moyen extrêmement commode de se mettre à découvert de (ou shorter) Carrefour. En l’absence de CDS, le seul moyen de vendre à découvert consiste à emprunter l’obligation auprès d’un investisseur qui la détient déjà (contre un intérêt) et de lui rendre physiquement à un terme prédéterminé. Si Carrefour fait défaut, le prix de rachat à terme est tombé à zéro et je gagne la différence.
      Il n’est pas facile de trouver des investisseurs prêts à vous prêter des titres et souvent le marché des prêts et emprunts de titres est souvent complètement illiquide. Le marché des CDS est un substitut commode. Mais il n’est pas non plus facile de trouver des intermédiaires prêts à vous vendre des CDS secs, sur Carrefour ou sur toute autre actif.
      Des contraintes réglementaires empêchent souvent de le faire ; ou encore on se heurte à la solvabilité de la contrepartie qui vend le CDS.
      La solution alors est de fabriquer « synthétiquement » des obligations Carrefour et de les vendre à des investisseurs. Il suffit que je constitue un fonds – appelez le Abacus – qui achète des obligations du Trésor français et qui vous vende en même temps des CDS Carrefour sur un montant couvert identique (et gagés sur la valeur des obligations du Trésor). Le fonds se financera en émettant ses obligations propres, qui sont évidemment assises sur la valeur agrégée des emprunts d’État et des CDS. L’investisseur qui achète de telles obligations aura en main l’emprunt d’État et l’obligation de payer le même montant au cas où Carrefour ferait défaut. Si Carrefour fait défaut, il perd tout ; à l’inverse il touche le coupon de l’emprunt d’État et la prime du CDS – qui n’est pas très éloignée du coupon que verserait l’obligation Carrefour : n’est-ce pas là la définition d’une obligation Carrefour ? On appelle cela un CDO pour Collateralised Debt Obligation. Le fonds fait comme si il avait lui-même émis des obligations Carrefour alors bien sûr qu’il n’est pas Carrefour.
      Par une arithmétique simple :
      Obligation Carrefour + CDS Carrefour = Obligation sans risque,
      Et donc :
      Obligation sans risque – CDS Carrefour = Obligation Carrefour «synthétique».
      A partir de là, le monde vous est ouvert : mettez à la place de l’obligation Carrefour des obligations immobilières subprime ou des tranches de fonds de titrisation subprime et vous avez le système qui a fait gagner tant d’argent au hedge fund Paulson & Co (1 Md$), et tant perdre à IKB et à RBS. L’acheteur de CDS subprime est Paulson ; le fonds émetteur des obligations synthétique subprime est Abacus ; les investisseurs malheureux sont IKB et le rehausseur de crédit ACA (qui a acheté une sorte de caution de la part d’ABN AMRO, racheté bien à tort par RBS) ; l’arrangeur de tout cela est Goldman Sachs. Cherchez le vice.……

      Voyez vous cette couverture en face des emprunts d’état, elle nait des déficits car sans déficit pas d’emprunt d’état, et ces déficits c’est quoi sinon en grosse partie le salaire des fonctionnaires ???

      Donc ceci pour vous dire que penser que le marché c’est seulement les riches, c’est faux, c’est l’ensemble nos sociétés, ainsi le petit salarié se retrouve à être malgré lui le spéculateur contre ses propres intérêts, car il n’est pas maître des décisions financières née de sa et de sa non activité.

      Alors, je ne défendrais pas Trichet, mais lui non plus n’a pas de moyen d’intervention, si moyen il y a il est politique à condition que la masse ait conscience qu’elle est elle aussi partie prenante du marché en question…

    11. Bourdon cela est vrai pour nos anciens pays développés et encore :
      le grand reste du monde n’a pas notre équipement.
      De plus ici avec tout ce qu’il y a à rénover et à mettre en accord avec les économies d’énergie, la croissance si on veut on peut la trouver, ce n’est pas des biens ou des services à vendre qui manquent mais de la solvabilité pour financer tout cela.
      J’ajoute qu’on peut faire de la croissance avec autre chose que des biens matériels comme par exemple avec des occupations intellectuelles pour peu que nos contemporains cessent de ce contenter de la télé réalité comme occupation ect…
      C’est notre mode de vie qu’il faut changer : passer du tout frigo voiture écran plat à une autre forme de consommation plus intellectuelle ou distrayante en un mot bannir le seul matérialisme, se donner d’autres ambitions que d’être seulement une société de marchands de bien matériels.
      En un mot, muter, après des milliers d’années de cette société d’épiciers en une société plus évoluée…

    12. Autre point à signaler : le monde aujourd’hui fonctionne pratiquement uniquement avec :
      des experts
      des managers

      hors un expert n’est pas un inventeur.
      un manager n’est pas un entrepreneur.

      Il manque l’essentiel la créativité : comment voulez vous que tout ce beau monde puisse trouver une solution à quelque chose qu’ils ne peuvent ni apprendre ni lire dans un livre ???

      Ils sont démunis, et malheureusement ce sont eux qui sont aux commandes parce que les autres n’étant pas du sérails ont été depuis longtemps exclus.

      Hors la solution, les solutions ne se trouvent que chez Autres.

      Ces Autres, comme F. Leclerc, P. Jorion, qui ne sont pas conseiller du Prince, parce qu’ils ne sont pas du sérail.

      J’aimerai entendre un jour : j’ai fait HEC, j’ai un gros salaire mais en définitive je ne suis qu’un manager, je serais incapable de créer une entreprise.
      Ne me prêtez pas les qualités que je n’ai pas…
      idem pour les experts…

    13. Moi aussi, j’ai tout ce qu’il me faut dans ma vie, une famille aimante et un petit potager . mes objets sont des souvenirs ou de la récup pour le côté pratique, voiture de 18 ans , congélo de 35 ans, pc de récup. je me suis toujours dit qu’un jour j’aurai peut-être ce aiment avoir les autres mais je me rends compte que je ne le désire pas et mes enfants adultes aujourd’hui savent se contenter du minimum et c’est ma plus grand fierté. Je pense que nous sommes prêt pour l’aventure.

    14. @bourdon
      vous dites bien les choses – C’est agréable et bien envoyé – renforçons la suite – vous dites bien les choses – comment dire – oui les jeunes et les moins jeunes vont être désappointés de voir s’évanouir l’audit et la maison – mais l’avenir reste là – comment bâtissons nous l’histoire
      le mythe qui raconte la surconsommation – l’emprunt – la perte – l’égarement – l’erreur – en une histoire – imagée – pertinente – romanesque – pleine d’espoir – qui dit la bêtise des anciens – et la force nouvelle des nouveaux
      la solution – la vérité – n’est pas dans l’analyse – elle est dans l’art – l’art de dire – l’art de dire le mythe – le créé – le futur est dans la main des artistes qui disent en un mot – un trait – un graphe – un son – une oeuvre – que l’humanité vient de franchir une étape grave – qu’elle le grave dans le marbre de l’inconscient collectif et qu’elle grandit – par phase – plus jamais demain. grâce à l’art; non merci monsieur l’économiste.

    15. @liervol
      Vous dites « Voyez vous cette couverture en face des emprunts d’état, elle nait des déficits car sans déficit pas d’emprunt d’état, et ces déficits c’est quoi sinon en grosse partie le salaire des fonctionnaires ??? »
      En fait, jusqu’en 2008, la totalite de la dette de l’etat correspond a la totalite des interets sur la dette grace a Giscard et Pompidou depuis 1973. Sans ce changement, nous n’aurions pas eu de dette en 2008, permettant de s’endetter un peu pour passer la crise et de ne pas avois a sabrer dans les programme public pour payer ces interets. On parle de gagner quelques milliards par ci et par la. Ne plus payer d’interet sur la dette permettrait de gagner d’un coup pres de 50Md€!!!
      Il est question de croissance et d’emploi. Nous avons atteint un marche de renouvellement, ne serait-ce que de renouveller nos 30 millions de voiture, de tele, d’appareil electro-menager a raison de 10% (obsolescence a 10ans) donneraient, je pense, de l’emploi pour tout le monde sans trop de probleme. Malheureusement, on prefere acheter cela a l’etranger.
      La solution au probleme semble simple:
      – ne plus payer d’interet sur la dette (revenir a avant 73 sur ce point),
      – relocaliser la production.
      Malheureusement, cela va a l’encontre des interets des personnes au pouvoir (banques, politiques, grandes entreprises), donc aucune chance que cela change.
      Il faudrai prendre le pouvoir. Pas possible par les urnes. Les deux parties en presence effectuent la meme politique. Reste donc uniquement la voie de 1789!!! Combien de temps nous faudra-t-il pour nous ne rendre compte. Nos ancetres ont mis mille ans avant de reagir!!!!

  3. Les deux mètres carrés du neo-cortex de sapiens permettent de produire et rendre compte de dynamiques d’implosion autant que d’excursions…à une certaine échelle de description-explication, et en fonction des référentiels choisis.
    Chacun sa fiction-interprétation-croyance …
    selon l’histoire de son développement…onto..phylo..epi..morpho…génétique,
    selon sa capacité à se situer dans l’espace-temps de façon plus ou moins ego ou allo ou hétéro-centrée,
    qui se détermine vers sept ou huit ans,
    selon sa faculté, ou non à éprouver de l’empathie et s’arranger avec ses neurones-miroir,
    selon ses variations de taux d’endorphines, d’ocytocine, de dopamine , de cortisol…
    Là aussi beaucoup de boucles complexes retro-actives…ou inactives.. ou sur-actives..

    Question : Y aurait-il un lien entre schizo-finance, schizo-politique, schizo-culture…
    et une éventuelle schizo-physiologie structurelle propre à notre espèce et peut-être plus développée chez certains de ses membres ?

    Et si oui, quelles nouvelles boucles de retro-action à imaginer et actualiser afin de mieux synchroniser et harmoniser « les fonctions neuronales et hormonales » ou « les cerveaux reptilien, limbique et neo-cortex »
    (dimension sociale incluse) ?

    Blog de Paul Jorion… anthropologie..économie…et…
    aussi…sciences cognitives.

    1. la schizophrènie avec son énomre prévalence (1/100 de la population!) est peut être le signe de néoconnexions qui se mettent en place ou alors au contraire le signe d’une dégénerescence latente inéluctable [du genre des écureuils gris du kentucki qui ne vivent pas assez longtemps (2 ans à 4 ans) pour developper la vache folle ].

    2. Johann Wolfgang von Goethe écrit Faust, un des seuls mythes modernes, dont peut-être la psychanalyse ….. ???

      Il écrit aussi Le Roi des Aulnes

      et L’Apprenti sorcier
      Là aussi, je qualifirais ce conte de « moderne », (une critique de la modernité) dans le sens où l’apprenti est dépassé par son objet, (un peu comme la politique est débordée par le marché …)

      Le vieux maître sorcier s’est donc une fois absenté ! Et maintenant ses esprits vivront aussi à ma guise ; ses paroles, ses actions et ses pratiques, j’ai tout observé, et, avec la puissance de l’esprit, je ferai aussi des miracles.

      Allez, allez, cheminez ; que pour mon service l’eau coule, et, à flots larges, abondants, qu’elle s’épanche pour le bain !

      Et viens maintenant, vieux balai, prends ces méchantes guenilles. Tu as été longtemps valet : accomplis ma volonté. Pose-toi sur deux jambes, une tête par-dessus, et vite, vite, cours, avec le pot à eau.

      Allez, allez, cheminez ; que pour mon service l’eau coule, et, à flots larges, abondants, qu’elle s’épanche pour le bain !

      Voyez, il court, il descend sur la grêve. Vraiment, il est déjà à la rivière, et, aussi prompt que l’éclair, le revoici avec une cruche pleine. Déjà pour la seconde fois ! Comme l’eau monte dans la cuve ! comme chaque vase se remplit !

      Arrête, arrête, nous avons de tes dons pleine mesure…. Ah ! j’y songe…. malheur ! malheur !…. Le mot, je l’ai oublié.

      Ah ! le mot par lequel enfin il devient ce qu’il était ! Ciel, il court et se hâte de porter ! Que n’es-tu le vieux balai ! Toujours il apporte nouvelle potée. Hélas ! et cent fleuves s’élancent sur moi !

      Non, je ne puis le souffrir plus longtemps, je vais le saisir : c’est de la malice. Ah ! toujours mon angoisse augmente. Quelle mine ! Quels regards !

      O rejeton de l’enfer ! Veut-il noyer toute la maison ! Je vois déjà par chaque porte courir des torrents. Un maudit balai, qui ne veut pas entendre ! Souche que tu étais, reste donc tranquille ! Ne veux-tu pas cesser enfin ? Je te prendrai, je te saisirai, et, le vieux bois, avec la hache tranchante, vite je le couperai.

      Fort bien ! voilà le traîneur qui revient ! Que seulement sur toi je tombe, Ô lutin, tu seras terrassé ! Le tranchant poli à grand bruit le frappe. Vraiment, c’est bien ajusté ! Lé voilà en deux morceaux ! Maintenant je puis espérer, et je respire librement.

      Malheur ! malheur ! Les deux parts déjà se dressent, comme des serviteurs tout prêts. A mon secours, puissances supérieures !

      Et ils courent ! L’eau gagne de plus en plus dans la salle et l’escalier. Quel effroyable déluge ! Seigneur et maître, entends mes cris !… Ah ! voici le maître ! Seigneur, la détresse est grande. Les esprits que j’évoquai, je ne puis m’en défaire.

      LE MAÎTRE. Dans le coin, balai, balai ! Que cela finisse ! car lui seul, pour son service, comme esprits, le vieux maître vous appelle.

      http://fr.wikisource.org/wiki/L%27Apprenti_sorcier

  4. Bonjour à tous
    Merci M. Leclerc pour cette inquiétante synthèse.

    Quand les Shadoks furent parvenus à l’extrême limite de l’océan qui entourait le monde, ils virent bien qu’il n’y avait plus rien au delà mais décidèrent néanmoins, fidèles à leur devise « Croître et Croire! Toujours! », qu’ils devaient continuer: après mures réflexions, le professeur Shadoko fournit la solution: il suffisait de pomper l’eau à l’arrière du bateau pour la rejeter à l’avant!
    Et les Shadoks pompèrent, pompèrent……

    Cordialement.

    1. Excellant ! Notre Shadokosy a décidé de taper dans un ballon. i shoote, i shoote, i shoote encore, envoyant les ballons en l’air qui « obligeamment » retombent pour qu’il s’en saisisse et ainsi fait indéfiniment i shoote. C’est ça le remède à la crise. Fallait oser. Il l’a fait. T’Che de …

  5. Merci pour cet excellent billet.

    A propos du rapport trimestriel de la BCE et des 195 milliards de dépréciations attendues d’ici à 2011, ne s’agit-il pas de l’année 2010 plutôt que 2009 concernant le montant de 105 milliards ?

  6. « Tout se passe comme si ces liquidités étaient vidées dans des seaux percés… » : je suggère qu’on organise des cours du soir pour inculquer aux financiers les rudiments d’une typologie des récipients, (seau, vasque, tonneau, jarre, gobelet,…), et des fuites conséquentes par trous petits, moyens, grands, nombreux ou pas nombreux. 🙂

    1. Crapaud Rouge, commentaire qui n’a rien à voir avec le sujet : comment avez vous fait pour avoir votre petite image perso sur ce blog ? bénéficiez vous d’un privilège, chose dangereuse entre toutes en cette année 1788 ? 🙂

    2. il existe un cours chez les Shadoks qui explique les convergences et différences entre une casserole et une passoire !

    3. Cette situation ressemble à un dessin animé de Tex Avery, quand le gros chien essaie de tous ses « doigts » de boucher les trous de la barque qui se remplit d’eau. D’ habitude ça fait rire, là un peu moins.

    4. ne manque-t-il pas dans la description, celle des étapes et du processus (ou des procédés) de vaporisation

  7. Bonjour,

    Bon billet comme d’habitude (un peu précis que les précédents, mais les évènements semblent s’être ralentis en surface).

    Ma question (et mon travail) portent plutôt sur les origines de l’incapacité (faites « d’impossibilités » théoriques et imaginées) des élites politiques et économiques à faire face à cette crise avec les bons diagnostics et les bons outils.

    Il s’agit, et vos précédents billets l’ont montré d’une véritale réaction en chaîne (la comparaison avec la science atomique est très opportune, encore qu’on pourrait aussi comparer cette crise avec celle des techniques de forage pétrolier sous-marin…).

    Pourquoi nos dirigeants et décideurs (je mets les marchés, autorités et gouvernements dans la même situation, même si chacun joue son jeu et poursuis ses intérêts pas toujours convergents, leur « dépassement » est commun) sont-ils à ce point démunis intellectuellement face aux enjeux et au déroulement de cette Crise ?

    Je pense (humblement) que cette question appelle une réponse à deux niveaux :
    – les élites actuelles ont été formées entre 1975 et 1985 en majeure partie, ce qui explique qu’elles ne disposent pas nécessairement des éléments intellectuels et idéologiques nécessaires à la compréhension et à l’action face à cette première Crise du XXIème siècle.
    – de surcroît les mécanismes de sélection des élites (et de renouvellement) ont été progressivement biaisés et tronqués ans les Sociétés occidentales, de telle sorte qu’ils ne fonctionnent plus aujourd’hui correctement : les deux éléments indispensables à un fonctionnement sain et efficace des institutions sont l’école et les médias (en tant que contre-pouvoirs). Nul ne peut ignorer leurs faillites. Il faut ajouter à cela la tendance actuelle à instaurer une norme sociale endogame et héréditaire, qui bloque tout renouvellement en confisquant les postes et les pouvoirs.

    Je travaille actuellement sur ces éléments, et c’est d’autant plus important d’analyser cela « à froid », au moment d’une pause apparente, d’un ressac de la Crise, comme vous le montrez.

    Pour finir sur le dépassement des élites, cette Crise est aussi celle d’un monde qui tente desespérément d’exclure le Symbolique de la vie, en la réduisant aux seules dimensions imaginaires et réelles (pour reprendre la distinction lacanienne). Or, la nature humaine ne peut se passer de symbolique, et son refoulement collectif le fait rejaillir dans le réel et dans l’imaginaire. Les craintes des marchés, les blocages intellectuels des gouvernements sont la manifestation d’une perte totale de maîtrise du symbolique des paroles et des actes.

    Cette absence de maîtrise semble venir (j’en suis encore à la réflexion) du fait que les décideurs n’ont pas les moyens intellectuels d’appréhender les effets symboliques de leurs décisions (ils se limitent aux effets marketings – sic). Il suffit de comparer leurs politiques avec celles menées antérieurement, à une époque ou le symbolique était au moins aussi important que l’imaginaire et le réel (attention le réel n’est pas la réalité).

    ma question est simple : les schémas dominants dans l’enseignement des années 1975-1985 peuvent-ils expliquer ce défaut de symbolique dotn nous subissons aujourd’hui les conséquences ?

    N’étant pas encore en âge de comprendre à cette époque, je serais intéressé par ce que peuvent en dire ceux qui étaient l’université ou enfin d’études à ce moment-là.

    Cordialement,

    CM

    1. Bonjour,

      Vous écrivez :  »Pourquoi nos dirigeants et décideurs (je mets les marchés, autorités et gouvernements dans la même situation, même si chacun joue son jeu et poursuis ses intérêts pas toujours convergents, leur « dépassement » est commun) sont-ils à ce point démunis intellectuellement face aux enjeux et au déroulement de cette Crise ? »

      Démunis intellectuellement nos dirigeants ?
      Bien sûr que non. Ils agissent en fonction de choix politiques et idéologiques.
      Nous sommes en pleine lutte des classes avec des dirigeants qui sont à la  »botte » de l’élite financière. Est-ce vous qui pouvez passer un week-end sur un yacht en méditérannée invité gracieusement par un riche industriel ? Pas moi en tout cas.

      Il y a une collusion évidente entre le politique et le monde industriel et financier. Le principe étant d’aller le plus loin possible jusqu’à ce que cela craque. Maximiser les gains, il n’y a que cela qui compte, peu importe les dégats collatéraux.

      Quant aux choix politiques et économiques inadaptés, certains ici (Paul, François …) ont attiré l’attention sur les riques encourus et le caractère contre-productif de ce qu’il était envisagé.
      Par ailleurs, je vous rappelle que les prix Nobel d’économie tels Mr Roubini, Krugmann, Allais avaient en partie prévu ce qu’il se passe et proposé des solutions.
      Jusqu’à Mr Stiglitz qui fut reçu à l’Elysée.

      Alors NON SVP, ne prétendons pas que les dirigeants sont  »démunis intellectuellement ». Cela les dédouanerait de leurs responsabilités.
      Ils sont dans une stratégie simple : leurs réformes, çà passe ou çà casse.

    2. « A ce moment là.. » comme vous dites, dans les années 75-85, il n’était même pas imaginable de remettre en question le dogme de la croissance continue.
      Surtout que cela a été le moment où le Communisme, tel que mis en oeuvre par l’URSS, montrait son impuissance à concrétiser un autre modèle de société.

      Je me souviens (j’ai 60 ans) des quolibets que j’essuyais lorsque, en 74-75, tout frais cadre de banque, j’osais suggérer à mes collègues le non-sens profond du concept de croissance continue…On me disait « va donc à Woodstock ! »…

      Et même tout récemment, Il n’y a qu’à voir l’indifférence totale dans laquelle P.Jorion a rédigé et tenté de publier (en 2004!) sa « Crise du capitalisme américain »…(Il a fallu qu’il y ajoute un « ? »…)

      Et encore actuellement, nos dirigeants vont bien partout répétant que c’est le « Retour de la Croissance » qui résoudra la crise, non?

      Il n’y a pas à se faire d’illusions, ce que permet ce concept apparemment idiot de « croissance continue », en dernière analyse, c’est la possibilité, pour les classes dirigeantes (désormais endogames et héréditaires, en effet, crise oblige) d’exercer encore et encore l’instinct reptilien de l’accaparement, qui constitue, hélas, le seul horizon de nos tristes élites d’ aujourd’hui.

      Alors, vous pensez… »Le symbolique de la vie »…Ils vous rient au nez, nos dirigeants!

    3. j’ai bien peur qu’il ne s’agisse pas d’un problème d’élite, mais d’une caractéristique bien ancrée dans la vie des sociétés humaines, la facilité l’emporte toujours sur la raison, soutenue qu’elle est par une foule d’égoïsmes individuels et la négligence ou l’inertie du plus grand nombre.
      je suis un pur technicien et n’ai acune notion (théorique) de psycho ou d’antropologie mais j’ai bien l’impression que tant qu’on n’aura pas atteint une situation de fort danger ressenti par un grand nombre, tant que le peu de bénéfice de sa situation actuelle sera perçu par chacun comme plus sûr que le risque de le perdre, rien de vraiment déterminant ne sera changé, les grandes mesures ne seront pas prises d’autant que je crois me souvenir d’une réflection de Paul Jorion sur l’incertitude des résultats de nos actes dans les situations complexes…
      j’ai toujours été fasciné par « la guerre du Péloponèse » de Thucydide et par cet inexorable enchainement de décisions prises à contresens pour aller vers une conclusion dont personne ne voulait .
      bon c’est le 2 juin le soleil vient de nous revenir, il y a des cerises, mañana sera otro dia….

    4. ma question est simple : les schémas dominants dans l’enseignement des années 1975-1985 peuvent-ils expliquer ce défaut de symbolique dotn nous subissons aujourd’hui les conséquences ?

      Pas en âge de comprendre ? En tout cas je trouve votre démonstration brillante. Je me fais souvent la réflexion que plus le monde devient gris, oppressant et injuste, plus le cinéma et la fiction se tournent vers la fantasy et le merveilleux…

      Pour répondre à votre question, il y a eu une véritable montée en puissance du prestige des mathématiques dans l’éducation – et un très net déclin de celui des « humanités » depuis la Guerre de 39-45… ça colle avec votre réflexion.

      Sinon, aurais-je manqué quelque chose ? Je n’ai pas l’impression d’avoir vu trace de cette initiative sur ce blog, où il me semble qu’elle aurait toute sa place ? Les signataires -et pas des moindres- sont déjà nombreux:

      Pétition internationale : créez dès maintenant une taxe sur les transactions financières pour la justice sociale et la planète !
      http://www.makefinancework.org/-Start-.html?lang=fr

    5. Tenez compte du fait que les élites ont envoyé leur progéniture en GB et aux US pour faire en partie leurs études et être à même (langues, prestige, réseaux) de décrocher les postes. Le côté « pragmatique », élitiste et ultra-libéral tendance « à oeillères » de ces systèmes éducatifs a fait le reste.

      A ceux qui demandent la fin de l’Europe sur ce site je précise que les programmes de recherches mis en place par l’EU font beaucoup pour casser les mandarinats par une attribution plus transparente et plus pluraliste des financements.

    6. Bonjour,

      Pour répondre partiellement à vos interrogations (de très bon aloi) :

      – oui, la formation des zélites est bel et bien en cause ;
      – je ne pense pas que la pensée dominante sévissant dans l’éducation des années 1975 et suivantes soit différente de celle d’aujourd’hui (qui est tout au plus poussée plus loin) ;
      – voir commentaire suivant : http://www.pauljorion.com/blog/?p=12228#comments = VB du
      26 mai 2010 à 19:12 en réponse à bqlou)

      Cordialement,

    7. bonjour
      relisez Toynbee et son « story of history »…. Cela peut et doit aider!!! Quoique Thucidyde, c’est plutôt bien pour comprendre le ver dans le fruit de la Démocratie!!
      Chris

    8. Tout d’abord merci de vos réponses.

      Personnellement je ne pense pas que la théorie du complot ou de la collusion générale entre les intérêts des dirigeants politiques et ceux des élites économiques (les célèbres et impossibles à définir « marchés financiers ») soit une explication suffisante.

      Si les dirigeants de gouvernements, souvent de centre gauche, sacrifient l’Etat providence et le niveau de vie de leurs concitoyens pour satisfaire les marchés, ce n’est pas parce qu’ils sont « vendus », mais avant tout parce qu’ils ne voient pas d’autres solutions.

      Cela n’exclut pas quelques collusions ponctuelles et blâmables mais rien de général à mon avis.

      Cette explication n’est pas plus convaincante et utile que celles de leur médiocrité intellectuelle qui les empêcheraient de voir les solutions (c’est le cas pour certain, mais soyons sérieux, ce n’est pas général loin de là).

      En revanche, il est clair que la doctrine dominante qu’ils ont reçu entre 1975-85 leur a donné un cadre dont ils ne savent pas sortir.

      Ce genre d’impasse se résoudrait aisément, si les mécanismes de renouvellement et de sélection des élites politiques et économiques n’étaient pas faussés. Il existe aujourd’hui une norme endogame et héréditaire (l’endogamie des élites explique d’ailleurs ce sentiment de « collusion » généralisée).

      Je précise qu’il ne s’agit là que de mon avis personnel, et dans la situation actuelle, aucune explication n’est à exclure.

      Merci de vos réponses,

      CM

    9. 1975-1985 – une drôle d’époque, je dois dire – j’ai passé mon bac en 1980 – une époque pas du tout claire après coup. A cette époque, deux modes de pensées se sont téléscopés: celui commençant à nous mettre en garde contre la société consumériste et ses conséquences ( Ivan Illich, Christopher Lasch, E.F Schumacher) et les néolibéraux, encensant le libre marché et la libre concurrence. C’est l’époque aussi de la montée en puissance des médias, des élites, des carriéristes, des yuppies, des marchés boursiers, etc… A cette époque, on nous demandait quoi? De réussir matériellement, de passer des concours, de passer les filtres de la sélection, de gagner de l’argent. Bref, la jeunesse, certes gâtée matériellement, devait se battre pour « réussir », ou bien dans les écoles préparatoires et les universités, ou bien sur le marché du travail, car à cette époque personne ne nous attendait et avait vraiment l’intention de nous faciliter l’entrée dans le monde adulte, un monde qui s’apprêtait à se partager le gâteau de la croissance économique néolibérale… Nous entrions dans un monde individualiste, égoïste, égocentrique et matérialiste. Les femmes quittaient leur foyer, il fallait faire carrière, la jeunesse, les enfants, la maternité ne les intéressaient plus. De plus en plus de divorces, moi d’abord, la morale on s’en fout, après moi le déluge… Plus de valeurs spirituelles, des médias nous en mettant plein les yeux, la jet set et les familles royales commençaient alors à faire la une des journaux. La société devenait « people ». Des séries américaines du genre « Dallas » ou « Dynastie » attiraient les téléspectateurs(-trices) en les invitant à partager la vie des riches de la société américaine de la fin des années 70. Voilà en résumé l’époque de l’avènement de la pensée unique des belles années 80… Ivan Illich, Christopher Lasch, E.F. Schumacher, sans parler du Rapport du Club Rome, il valait mieux ne plus trop en parler pour l’instant… d’énormes bénéfices s’annonçaient…

    10. M Mas, votre axe de réflexion est parfaitement justifié, je partage votre point de vue.
      Bien des civilisations antérieures n’ont pu laisser quelques messages avant que de s’évanouir aux yeux de leurs successeurs, que grâce à ce langage symbolique. Avant donc que de se limiter à quelques décennies, il serait, de ce point de vue, préférable d’interroger les siècles écoulés qui ont été beaucoup plus explicites sur ces notions.
      Quant au recrutement, à la formation des élites et au final à la formation de la « pensée unique » (c’est à dire de la vision du monde par ses contemporains), je ne vois rien que de très semblable à ce qui se produisait depuis bien longtemps. Les ruptures sont à rechercher ailleurs, les autodafés sont inversés, c’est tout.

    11. Si tout simplement aussi la société devenait si complexe que peu de personnes sont à même d’appréhender la totalité des tenants et aboutissants.

      Une étude US sur l’effet google chez les jeunes, pris dans cette impression de tout savoir, en peu de mots et avec facilité, ils ont l’impression d’avoir la science infuse et ce faisant pensent qu’ils savent tout et mieux que nous… et aussi à travers cette capacité à avoir l’information condensée et sur une page écran, une incapacité à aborder des problèmes complets et complexes.

      En faisant ce parallèle, je ramène à la spécialisation des grandes entreprises, on en sait de plus en plus sur des sujets de plus en plus restreints, en d’autres termes les grands de ce monde fonctionnent avec des spécialistes, ont ils la capacité d’analyse suffisante et nécessaire pour concentrer et synthétiser tous ces résumés, n’y a t il pas parmi leurs conseillers certains qui sont plus forts dans certains domaines et donc ne synthétisent pas suffisamment toutes les données…

      Et ce faisant en remontant à l’étude sur l’effet Google, on se rend compte que la plupart des grands dirigeants savent de moins en moins de choses, quasi déconnectés de la réalité car avec ces paravents de spécialistes qui les coupent du monde…

      Suis tjs surpris de voir un Carlos Gohsn, si brillant semble t il ne seulement lancer un 4*4 Renault alors que ce type de véhicule est en fin de vie, comment cette entreprise si brillante n’a jamais réussi à lancer un véhicule haut de gamme ….

      Voilà je crois que la totalité des connaissances que nous pouvons obtenir montre une certaine limite dans la capacité humaine, nous devons savoir faire fonctionner un portable, un pc, tous sont différents, savoir comment fonctionne l’alarme de notre voiture, nous sommes submerger par la musique, l’information le bruit les images et tout simplement si l’homme n’avait pas atteint son niveau d’incompétence….et je ne parle pas de la vitesse à laquelle tout fonctionne, comme une accélération du temps qui nous rend encore plus petit.

      Je voudrai juste terminer par trois évènements qui devraient nous rendre humble, un volcan en Islande cloue au sol les avions sans que l’on ne trouve et cherche des solutions sérieuses, la dernière épidémie de grippe, même si je suppose que c’était un leurre pour penser à autre chose que la crise, mais aussi l’accident BP dans le golfe du Mexique…

      Les fameuses normes de qualités qui ont engendrées des processus lourds et beaucoup de papier, en fait avec la montée de la complexité du travail, le départ des gens âgés, la moins grandes envie du travail des jeunes générations, pour éviter que la transmission des us et coutumes, du fonctionnement des entreprises ne disparaisse, sous couvert des normes de qualité, on a en fait créé des procédures écrites sur lesquelles tout le monde doit fonctionner, comme un constat d’échec si je peux dire de la transmission du savoir de générations à générations…

      Je pense que nous nous voyons trop grand, nous sommes imbus de certitudes… les grands hommes ayant un égo encore plus grand que la moyenne, quant à la décroissance, un certain Barre, Raymond pour les intimes ( à l’époque il était celui qui avait écrit le Barre, le manuel d’économie de tous les étudiants ), donc après la crise de 1973 et en tant que 1er ministre, il annonçait « le monde va devoir s’adapter à des taux de croissance proche de zéro », il avait aussi dit un truc sympa et en parlant des élites parisiennes qui déjà pensaient tout savoir mieux que la province, il leur avait donné un terme  » le microcosme parisien « …
      en voilà un qui tenait la route….et déjà à l’époque cette noblesse de l’intelligence, des élites, des médias contrôlait notre pays, alors bien évidemment en presque 40 ans cela ne s’est pas amélioré…

    12. Rebonjour,

      @ CM :

      « Cette explication n’est pas plus convaincante et utile que celles de leur médiocrité intellectuelle qui les empêcheraient de voir les solutions (c’est le cas pour certain, mais soyons sérieux, ce n’est pas général loin de là).
      En revanche, il est clair que la doctrine dominante qu’ils ont reçu entre 1975-85 leur a donné un cadre dont ils ne savent pas sortir. »

      => Tout dépend de ce que vous entendez par « intelligence » : l’intelligence en elle même n’existe pas, les individus peuvent être doués pour telle ou telle chose et pas du tout pour une ou plusieurs autres. Aussi le terme de « médiocrité intellectuelle » est-il très mal venu.
      En revanche, lorsque le choix des « élites » se focalisent exclusivement sur un ou deux points forts, nous arrivons très vite aux limites de ce système : les élites perdent leurs ailes, et il ne faut plus s’étonner de rien. Le choix délibéré de ne pas tenir compte des « esprits » qui refusent d’entrer dans un moule préformé est en soi un choix de perte de diversité, qui ne peut que se payer cher.

      – Quant à parler de complot, je ne sais si vous faites entrer dans ce terme la notion de « dogme dominant » : si non, pas de complot, si oui : alors là oui le complot s’appelle formatage des esprits. C’est d’ailleurs ce que vous dites vous-même : « il est clair que la doctrine dominante qu’ils ont reçu entre 1975-85 leur a donné un cadre dont ils ne savent pas sortir. »
      C’est, ici encore, la loi du plus fort, de l’empire américain dominant, qui a imposé sa façon de concevoir le lien social (ou plutôt le non lien) et sa façon de « faire de l’économie » à l’ensemble du reste du monde ; sauf à s’être fait dépasser à ce petit jeu par la Chine (mais c’est une autre histoire).

      – Par ailleurs, vous faites une assimilation très approximative entre les élites économiques et le marché (« … élites économiques (les célèbres et impossibles à définir « marchés financiers »)… ») -> les élites économiques actuelles sont les tenants d’une certaine manière de penser l’économie, « les économistes » (professeurs d’économie, prix nobel d’économie etc.), mais les marchés ne sont pas des hommes et donc en aucune manière des « élites ».

      Au plaisir de vous lire,

    13. @Cédric mas

      je ne suis pas convaincu que la « supposée » impuissance de nos élites puisse être simplement expliquée par un déficit « supposé »de la formation qu’elles reçurent entre 1975 et 1985!

      Toute école, d’élite ou pas, et y compris les séminaires de l’Église catholique, adapte ses préceptes et ses enseignements aux conditions idéologiques et aux exigences de son temps et de son lieu. Elle produit ce que lui demande la société où elle se trouve.

      Et ce que nos sociétés démocratiques et libérales lui demandent de former en guise d’élites se sont des experts. Pas des prophètes, des poètes ou des philosophes! On peut le regretter, mais cela ne date pas de 1975 et ne s’est pas démenti depuis, bien au contraire. C’est juste l’aboutissement de près de 5 siècles de combats et d’ affranchissement des individus et des sociétés vis à vis des théocraties et des dogmes religieux.

      Qu’au bout de ce processus, un certain sentiment de vide et de chaos se fasse jour alors que se profile l’effondrement de l’idole PROGRÈS, rien de bien surprenant. En toute logique, l’émancipation des individus et la diffusion de la connaissance, voulues par les Lumières et la pensée libérale auraient du rendre obsolète la distinction Élites/Peuple. La marche enchanteresse de la raison, des sciences et des techniques aurait du nous rendre mieux encore « maitres et possesseurs de la Nature » et mieux à même d’anticiper et résoudre tout « dysfonctionnement ».

      Rien de tout cela. Juste l’anomie et la régression qui s’annonce. Crise d’adolescence ou senescence? En tout cas, l’École et les Médias, ils ont bon dos comme toujours!

      Ps: Qu’est que vous mettez derrière votre « Symbolique »?

    14. je me corrige: …et celui (mode de pensée) des néolibéraux… – …ou bien dans les prépas, grandes écoles, écoles de commerce et universités… (pour la petite information, ce système de grandes écoles et autres n’existe pas aux Pays-Bas, un peu moins d’élitisme et moins de stress).

    15. à tous,

      Je vais répondre brièvement à certaines questions afin de compléter mon propos en vous remerciant de votre aide (peut-être un jour cela donnera-t-il un billet « invité », qui sait ?).

      élites :
      La notion d’élites à laquelle je fais référence, traite surtout des décideurs politiques (les gouvernants et partis politiques dites « de gouvernement ») économiques (les « marchés » et aussi les chefs d’entreprises, administrateurs de Banques, de fonds de pension, voire les dirigeants des Banques centrales – au carrefour entre le politique et l’économique), et médiatiques. Je concède qu’il s’agit d’un raccourci commode pouvant parfois déraper dans le « populisme » (qui les effraie tant d’ailleurs). Mais je n’ai pas pour l’instant trouvé d’autres termes pour désigner « ceux qui pourraient défaire mais ne défont pas », « ceux qui restent et bloquent »…
      Pourquoi les amalgamer dans un « dépassement » général et commun ?
      Parce que leur manière de réagir semblent déconnectée des réalités du temps présents, et chacun à sa manière, ils recherchent leur intérêt propre, qui correspond dans leur esprit au rétablissement du système antérieur (celui duquel ils ne peuvent sortir). Il est à mon humble avis inopportun de séparer les décideurs politiques (notez le retrait du terme « élites » – mais c’est moins pratiques et pas très joli) des « marchés. Les uns auraient tous les torts, n’auraient rien compris tandis que les autres seraient les dépositaires d’une sagesse supérieure…
      Or, il s’agit d’un ensemble (certes jouant de partitions et d’instruments différents) qui réagit selon les mêmes réflexes, les mêmes dogmes et fait la preuve du même dépassement.

      Dépassement :
      C’est un point essentiel sur lequel je suis passé un peu vite (le maître de céans m’a d’ailleurs relancé là-dessus).
      Pourquoi dépassés, et pas vendus/comploteurs ou incompétents/idiots ?
      D’une part parce qu’à titre personnel j’ai du mal à imaginer un si grand nombre de personnes ayant renié tout sens moral. Le plus étonnant et que les dirigeants qui administrent des cures d’austérité draconiennes sous la pression des marchés sont de bonne foi, ils croient que c’est la « moins mauvaise des solutions ». Mais je suis peut-être idéaliste (quoique mon métier devrait m’avoir guéri depuis longtemps).
      Et d’autre part, parce que la crise actuelle est le résultat d’un tel enchaînement de décisions prises par un si grand nombre de personnes, sur une si longue période, qu’un complot ou qu’une épidémie de débilité intellectuelle (au sens latin du terme), ne me paraît pas vraisemblable.
      Les travaux de ce blog montrent bien que les origines de la situations actuelles doivent être recherchées dans les années 70, et surtout dans le virage de 1983 pour la France.
      Si un complot (c’est à dire une action organisée par un petit groupe en but d’atteindre un but inavouable) pouvait organiser volontairement une telle dégénérescence, d’une si grande ampleur et sur une si longue période, cela serait le signe d’une grande maîtrise et d’une terrible puissance intellectuelle, politique et financière. Il n’y aurait alors plus grand chose à faire. Or à ma connaissance la Psychohistoire reste une invention de science-fiction…
      Comment alors expliquer l’impuissance des dirigeants dans leur ensemble (oui je sais c’est dur de ne pas écrire élites…) ? Pour quelles raisons un si grand nombre de personnes ne parvient pas à sortir des schémas du siècle passé ? Ce qui explique qu’ils tentent par-dessus tout et à tout prix, de rétablir une situation révolue, aggravant la situation présente par ces tentatives, dans ce qui s’apparente de plus en plus à une fuite en avant aveugle…
      On ne peut l’expliquer que parce que les personnes concernées ne sont plus en mesure de décider autrement, ne disposent plus des éléments intellectuels pour appréhender la situation nouvelle avec des solutions adaptées.
      Si le terme « dépassement » vous déplaît, on pourrait parler de « faillite intellectuelle collective ». Le passé nous enseigne qu’il y en a déjà eu (Fin de l’Empire romain, Nations précolombiennes confrontées à l’irruption des européens, Espagne au XVI-XVIIème siècle, IIIème République en 1939-40…). Et à chaque fois, les « élites » (désolé là j’y reviens) se sont montrées dépassées, et incapables de générer des leaders aptes à faire face à la situation nouvelle en brisant les cadres intellectuels et idéologiques passés (pour le plus grand malheur des populations d’ailleurs). De fait, il nous manque un Churchill ou un Roosevelt (qui rappelons-le sont issues du coeur du sérail).

      Symbolique ?
      Le symbolique dans la distinction Lacanienne renvoit à la manière dont le monde est organisé par le langage et par ses lois. C’est le sens sous le sens (oui je sais on sort de Lacan pour aller dans la Kabbale). Cette dimension se perd au point que certains parlent aujourd’hui de Nouvelle Economie Psychique, libéralisée et dépouillée de sa dimension Symbolique (cf Charles Melman par exemple).

      CM

    16. @Anne dit :
      2 juin 2010 à 13:13

      Je ne suis pas sûre qu’après moi le déluge caractérise véritablement cette génération (la nôtre). Probablement parce que la jouissance de l’instant n’était déjà plus de mise au début des années 80, que la montée du chômage ou la découverte du VIH teintait d’angoisse plus que d’égoïsme un certain individualisme. « Après moi le déluge » correspondait davantage à mon sens à une impossibilité à faire front collectivement – peut-être précisément à cause de ce manque de clarté que vous évoquiez au début de votre commentaire. Toujours est-il qu’il s’agissait plus de passivité politique, de repli sur soi protecteur, voire de tutelle générationnelle, que d’un véritable manque de considération pour autrui/la planète.

    17. Cédric, pour une partie ces élites sont tout simplement aussi dans un piège abscons, c’est à dire qu’ils se refusent à voir que leurs décisions n’ont pas été les bonnes, ainsi ils continuent dans le même sens sans se remettre en question. Comme cette personne qui a décidé de prendre le bus, le bus n’arrive pas, elle attend une heure ou même plus ce même bus alors qu’elle aurait pu prendre le train si elle avait remis en cause son choix de départ.

      Pour la symbolique : je crois qu’il n’y a plus de symbole parce que les médias audiovisuels se sont imposés aux politiques comme instrument principal de communication envers les peuples.
      Se faisant, ils en ont laissé tombé la dimension symbolique du personne politique pour en faire une sorte de vedette à l’instar du show biz. L’exemple le plus parlant est Sarkozy, il en perdu la dimension de la fonction et le respect qui va avec.
      Le dernier porteur de symbolique, est à mon sens De Gaulle, car il portait en lui la symbolique de la fin de l’occupation et de la reconstruction de la France qui réunissait tous les français.
      Ensuite, on a eu la Rose de Mitterrand, mais cela a vite tourné court avec la politique de rigueur qui a suivit les deux seules années de socialisme de tout le septennat.
      Que reste t il des espoirs d’alors, de la génération Mitterrand si ce n’est le souvenir seulement d’un slogan inventé par un publicitaire ? La Symbolique, la Rose au point sur le parcours jusqu’à la tombe de Jaurès, elle fut fané bien vite…
      C’est peut être pour ça qu’il y en a plus aujourd’hui, parce qu’elle fut quelque part utilisé pour des promesses qui ont tournées court, perdant par la même toute force de rassembler à nouveau le peuple…

    18. @ Monsieur Mas,

      Il me semble que vous vous préoccupez d’une explication philosophique des événements, glissant ce faisant un peu vite sur le détails des barreaux de l’échelle ayant permis l’édification du système.
      Votre approche est toute à votre honneur, mais concrètement, ne croyez-vous pas qu’il faille, pierre après pierre, déconstruire le mode d’édification avant de pouvoir penser à reconstruire une société assise sur des fondamentaux plus sains, expurgés des dérives totalitarisantes que l’on connait aujourd’hui ?

      Cordialement,

    19. J’aurais tendance à penser qu’il n’y a pas de causalité unique, mais qu’il existe faisceau de causes qui fait que les élites font ce qu’elles font ce qui devrait nous inviter à penser que la situation n’est pas bloquée de toute éternité. Il suffira que la tournure des évènements torde le cou à l’une de ces causes, et le statut quo deviendra intenable pour certaines élites. La teneur du billet de François Leclerc nous invite d’ailleurs à le penser.

      Résumons :

      1. Le coeur du système capitaliste est financier, l’accession aux positions de pouvoir dans la société directement ou indirectement est donc liée à ce coeur battant du capitalisme.
      Les élites font partie des classes possédantes, elles n’aspirent donc pas naturellement au déclassement, comme d’ailleurs toute classe sociale.

      2. Les élites ont été et demeurent formatées dans le même moule intellectuel, en un mot néo(libéral) et ajoutons, techno-scientifique car en réalité néo-libéralisme et technoscience avancent en tandem, chacune de ces deux nécessaires composantes du système capitaliste actuel renforçant l’autre. Polytechnique, l’ENA, HEC, ce sont des visions du monde qui se rejoignent, par delà les différences.

      IL en résulte que « l’élite » présente trois points faibles :

      Le premier tient au fait que la conservation des positions de pouvoir est dépendante de l’efficience du système. Or comme le démontre brillamment François le système bute sur ses propres contradictions, devenues de plus en plus insurmontables au fur et à mesure que la crise s’approfondit en cumulant les erreurs, lesquelles erreurs se renforcent les unes les autres. Or les élites ne peuvent entériner publiquement l’impasse, pour celles d’entre elles qui ont fait cette analyse. Avouer publiquement que le système présente des contradictions telles qu’à terme il devra muter ou disparaître, n’est pas pensable car c’est perdre une légitimité et par la même occasion accélérer la mutation du système vers l’inconnu avec le risque de perdre des positions confortables à court terme. On imagine mal Mme Lagarde ou M. Woerth déclarer tout de go que l’on ne manque pas d’argent mais que cette argent ne va pas là où il devrait aller, qu’en somme le discours sur la rigueur c’est du pipo, un pipo uniquement destiné à conserver les positions acquises par les classes possédantes.

      Le second point faible, qui renforce le premier, est qu’une classe qui connaît l’aisance s’y habitue, elle perd donc le sens des réalités. Quand on bénéficie de vacances luxueuses, que l’on prend l’avion comme le français moyen sa voiture, bref que l’on ne manque de rien, et même que l’on a un peu plus, voire beaucoup plus, que sa propre progéniture fait de bonnes études et est vouée à reproduire les positions de ses ainés, que surtout l’on fréquente des gens du même milieu qui vivent donc les mêmes choses, on finit par penser que c’est la marche normale du monde, bref que la vie suit son cours naturel et que rien ne va radicalement changer.

      Le troisième, les exceptions qui font les règles, c’est qu’aucune classe sociale n’est jamais tout à fait homogène. En son sein, certains, à cause de leur parcours intellectuel, leur parcours de vie, moins normalisés, n’ont pas tout à fait intégré l’habitus de leur classe. Tant que la situation reste sous contrôle ou du moins qu’il est encore possible de le faire accroire au plus grand nombre, ils se contentent d être critiques du système, mais toujours à la marge ou en y mettant les formes.
      Par contre si la situation dégénère, ceux-là peuvent faire sécession et c’est alors que l’élite commence à perdre de son homogénéité. Et d’autres élites de les rejoindre cette fois plus par arrivisme que par conviction. Et c’est ainsi que les dogmes les mieux établis finissent par tomber.

      Bien entendu, le facteur déclenchant, c’est l’évolution de la crise elle-même, la vérité brute des faits, contre lesquels toute la désinformation du monde ne peut rien.
      Et je n’ai parlé ici que des élites, les classes moyennes, enclines à l’attentisme, devant le danger imminent auront vite fait de changer d’opinion.

    20. C’est en effet cela, Pierre-Yves D.

      Et pour avoir fréquenté certains du « gotta », n’oublions pas tout de même le dédain envers les classes plus pauvres qui les caractérise.
      Il y a presque une analogie à faire dans l’encadrement d’entreprise. Le chariste reconnait presque instinctivement son semblable.

      Ceci écrit, cela me gènerait que ce soit encore le peuple européen qui se révolte. Laissons la vedette à d’autres, pour une fois.

    21. Bonjour,

      à nouveau merci pour vos commentaires qui m’aident (y compris, voire surtout les plus critiques) dans ma réflexion.

      Il ne s’agit pas de trouver une explication unique à la Crise, mais bien de rechercher et d’analyser ce qui fait que l’on ne puisse pas en sortir actuellement.

      Car le diagnostic est clairement posé, et les solutions existent (et pas seulement ici).

      Sauf qu’elles sont présentées à des gens qui ont le pouvoir de les appliquer, mais manquent de volonté, non pas à mon avis par corruption morale ou médiocrité, mais plutôt parce qu’ils sont convaincus qu’ils n’en ont pas le pouvoir justement !

      Car soyons clairs, le fait qu’un Etat régalien ait des dettes ne pose normalement aucun problème (sans remonter aux Empereurs romains, il suffit de se pencher brièvement sur ce qui s’est passé en France le 13 octobre 1307 entre les templiers et Philippe le Bel).

      Or, aujourd’hui il existe un double blocage sur lequel je me penche, avec votre aide :

      – une impuissance des gouvernements et une incapacité plus générale des élites (j’y inclus les marchés) à « penser » un diagnostic puis une solution ;

      – un arrêt du renouvellement normal des institutions (posons-nous la question : sous la IIIème République si corrompue et décriée, croyez-vous que la majorité politique ayant mené le pays aussi bas serait réelue ?), du fait d’une dégénerescence du mode normal de fonctionnement, et notemment des mécanismes permettant le renouvellement à l’occasion des élections (un scrutin libre et régulier ne suffit pas pour garantir le bon fonctionnement d’un régime démocratique si les élécteurs ne sont ni éduqués, ni informés pour faire leur choix).

      Car finalement, si les élites – et j’abonde dans le sens de Pierre-Yves notamment – sont loin de former un « tout » unique et cohérent (ce qui met fin à toute thèse sur un complot convenons-en), au point même que l’on sépare et oppose, à mon avis, à tort les gouvernements et autorités des marchés, les éléments les plus clairvoyants n’ont plus la possibilité de remplacer ceux défaillants. Le « jeu » est bloqué.

      La question posée, et brillamment traitée par Mrs Leclerc et Jorion, est comment en sommes-nous arrivés là (le Crise) ?

      Ma question suit la leur, comment en est-on arrivé là (ne pas pouvoir sortir de cette Crise mais au contraire s’enfoncer un peu plus à chaque tentative) ?

      Cordialement,

      CM

    22. Bonjour à tous,

      Ce matin, je tombe sur ce passage écrit par Jean-Claude Guillebaud dans son livre « Le commencement d’un monde » (Seuil, 2008):

      « Comme on l’a vu, le « fondamentalisme » occidental au sujet des droits de l’homme joue sur une confusion volontaire entre ces derniers et le néo-libéralisme, c’est-à-dire entre un principe universel et une idéologie. On pourrait appliquer le même raisonnement à ce que Marcel Gauchet appelle la « sacralisation des libertés individuelles ». L’individualisme absolutisé, comme on le sait, est devenu la marque des sociétés occidentales. Il participe du processus de désymbolisation et de déliaison évoqué plus haut. On pourrait même dire qu’il l’alimente et l’accélère. Or, si l’on l’on en croit Gauchet, ce processus fragilise le concept même de société. Quand la partie l’emporte sur le tout, ce dernier cesse d’exister dans sa légitimité et sa cohérence. La maison commune est déconstruite. Nous sommes libres comme jamais, mais psychiquement sans domicile fixe. C’est le paradoxe de l’individu émancipé et orphelin, du « moi » libéré mais en quête de « nous ».
      Gauchet n’a pas tort d’observer que, du même coup, c’est la démocratie qui, elle aussi, se trouve en péril. Le phénomène est singulier: La sacralisation des droits individuels se retourne contre un système auquel ces mêmes droits servaient de fondement ». ( p. 129-130)

      Ce qui me fait dire qu’en ayant trop mis l’accent sur l’individu et ses droits, en lui refusant sa compréhension dans un ensemble symbolique et cohérent, pour ne pas dire harmonieux, pour ne lui offrir qu’une seule et unique perspective, celle de la matérialité et de la consommation, notre société s’est figée et s’atrophie. Il faut passer à autre chose: décloisonnement, restauration du lien social, nouvelles perspectives (spirituelle et européenne), nouvelle humanité, où l’intelligence ne se perdra plus dans la matérialité mais recherchera le désintéressement (bienfaisant) de l’instinct et de l’intuition (référence à la philosophie de Henri Bergson).

      Encore une fois quelqu’un connaitrait-il Edouard Krakowski et ses oeuvres. Son livre que j’ai déjà cité quelque part est éclairant et inspirant. Merci à celui ou celle qui pourrait me transmettre quelques informations à son sujet.

    23. @ Pierre-Yves D. :

      « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » : vous sied à merveille.
      Votre pensée est claire et votre expression aisée : on ne peut qu’abonder dans votre sens concernant votre analyse des faiblesses de l’élite.
      La problématique actuelle reste la suivante :
      Il existe :
      – un élitisme républicain, acquis par l’instruction ou ce qui lui tient lieu (la réserve provenant de la diffusion sans réserve du dogme économique actuel, lui même fruit de la croyance économique), qui tient lieu de vitrine présentable du suivant :
      ET,
      – un élitisme financier, indépendant du premier mais qui peut, à l’occasion, se fondre dans le premier, qui tire effectivement les ficelles et « les marrons du feu ».

      En parlant d’élitisme, il faudrait être parfaitement sûr que l’on parle bien de la même chose ; il en résulte que l’absence d’homogénéité de l’élite, que vous présentez comme une classe sociale, pourrait être plus apparente que réelle.
      Hétérogénéité si on mélange les 2 catégories d’élitisme, mais homogénéité si l’on veut bien considérer les 2 catégories séparément.

      Cordialement,

  8. Les investisseurs internationaux n’ont plus du tout confiance dans l’Etat espagnol.

    Les investisseurs internationaux ont compris que plus personne ne pourra sauver l’Espagne.

    Conséquence : depuis le 12 mai, les taux d’intérêt des obligations de l’Etat espagnol sont repartis à la hausse.

    Le 12 mai, si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 3,914 %.

    Le 1er juin, si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,327 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND

    Pareil pour les emprunts à 5 ans : les taux d’intérêt sont repartis à la hausse.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG5YR%3AIND

    Pareil pour les emprunts à 2 ans : les taux d’intérêt sont repartis à la hausse.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG2YR%3AIND

    Conclusion : plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette. L’Espagne ne pourra jamais rembourser ses dettes.

    L’Espagne fonce vers le défaut de paiement.

    1. Le défaut de paiement de l’Espagne entraînera la fin de l’euro en tant qu’illusion.

    2. Un véritable mirage …finalement on est étonné que l’Euro ai pu tenir si longtemps…

    3. Quand je pense aux Américains qui disent que c’est de la faute au dollar…
      Ca fait froid dans le dos…

    4. de toute façon l’euro signifie pour la majorité des gens une hausse des prix sans précédents.

      la question c’est de savoir si les espagnols sont capables de se révolter, avec force.

    5. Vous la voulez, la hausse des prix, elle va arriver. Et non seulement par ça :
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/06/02/vaste-programme-de-privatisations-dans-les-transports-et-la-poste-grecs_1366779_3234.html
      « Vaste programme de privatisations dans les transports et la poste grecs »
      Car tous les services publics privatisés augmentent leurs prix.
      Et cela va même aller beaucoup plus loin dans les matières premières, grâce à la spéculation maintenant autorisée.

      Mais aussi par l’hyperinflation qui va arriver naturellement et de façon mondiale. Pas de jaloux.

      Il faudra un jour qu’un anti-Européen m’explique pourquoi sont apparus :
      – les BRIC
      – l’ASEA
      – l’accord sucre en Amérique Latine
      – la banque centrale des Pays du Golfe
      car ce sont des copies du principe de la construction européenne. Hors, si ce principe était mauvais, on se demande pourquoi il est tant copié…

    6. Yvan,

      aucune de ces nations sur tous les autres continents n’a délégué son pouvoir monétaire à une banque centrale indépendante.

      Aucune de ces nations sur tous les autres continents n’a renoncé à ce pouvoir monétaire.

      Aucune de ces nations sur tous les autres continents n’a renoncé à ce pouvoir fondamental : contrôler sa propre monnaie.

      Aucune de ces nations sur tous les autres continents n’a transféré ce pouvoir à un groupe de technocrates non-élus indépendant du pouvoir politique.

    7. la question n’est pas pour ou contre l’europe mais quelle europe. de par le monde français italiens ou allemands, ils disent ‘européens’. je suis loin d’être expert en économie mais après l’espagne il y aura l’abcès de la livre sterling à crever.

      mine de rien je suis attaché à l’élection au suffrage universel direct.

      je veux bien faire quelques concessions mais de là à tout abandonner… les institutions de la 5ème république, le commandement opérationnel de nos armées, la langue française, l’autonomie budgétaire, la laïcité et j’en passe.

    8. BA,

      Aucune de ces nations n’a indexée sa devise sur le dollar…
      Vous voyez, votre raisonnement est déjà bancal par un point.
      Mais les nations que je cite ont des accords de stabilité monétaire entre-elles comme le fût le SME.
      Même les swaps Euro/dollar ont été réactivés…

      Je maintiens que laisser un politique agir sur une monnaie est une hérésie complète. Et je maintiens aussi que si les idées de panier de devises et de DTS sont bien là pour nous montrer que les variations inter-monnaies sont un régal pour les spéculateurs.
      Et voyez ce que ça a donné en Allemagne en 1936…

      Bref, en gros, nous serions en dollar, en yen, en coquillage, le problème serait le même : les spéculateurs profitent du différentiel de DETTES des états et si un état américain se faisait dégrader par une « agence de notation », le résultat serait exactement identique.
      D’ailleurs, c’est ce qui a obligé à un prêt européen à la Grèce.

      Mais… laissons se dérouler les zévénements. Vous allez voir que le Royaume-Uni va bientôt regretter de ne pas être à l’Euro.

    9. Méthode, il me semble que vous globalisez.

      Ne confondons pas ce qui est imposé par l’Europe et ce qui est imposé par le gouvernement français.

      Soit, coté France, une politique volontairement libérale c’est à dire complètement dominée par la finance. En supprimant tout le public (accord Balladur venant des US) et en coupant dans le social.

      Il me semble que dans les anti-Européens existe cette confusion qui pousse vers un « nationalisme » alors qu’est volontairement mis de coté le fait que nous sommes dans une crise financière mondiale.

      Mais… sortir un élément de son contexte est ce qui est toujours une bonne astuce politicienne. On connait.

    10. A partir du moment où des Etats européens ont délégué le pouvoir monétaire à un organisme indépendant, ils se sont suicidés.

      A partir du moment où des Etats européens ont délégué le pouvoir monétaire à une banque centrale indépendante, ils se sont suicidés.

      Cette folie furieuse était un suicide collectif, ni plus, ni moins.

      Je remarque que, depuis cette décision tragique des nations européennes, aucune nation en Afrique ne l’a fait.

      Aucune nation en Amérique ne l’a fait.

      Aucune nation en Océanie ne l’a fait.

      Aucune nation en Asie ne l’a fait.

      Tu m’étonnes !

      Mon pronostic : la zone euro va exploser.

      Cette expérience va foirer lamentablement.

      Il va y avoir un retour aux monnaies nationales.

      Il va y avoir un retour à la réalité.

      Retour à la triste réalité : un Etat doit contrôler sa propre monnaie. C’est un des attributs essentiels de l’existence d’un Etat : contrôler sa propre monnaie.

      Les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie.

    11. @ BA et Yvan :
      d’autres commencent à prendre de la distance avec une monnaie commune, afin … de tirer des leçons de l’expérience en ours dans l’UE (au moins, on sert à ça, c’est déjà pas mal) :
      http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/politique-economique/l-euro-des-pays-du-golfe-il-est-plutot-temps-d-attendre/article-1194740503285.htm

      La création d’un ‘conseil monétaire’ au 1er janvier 2010, qui devait ensuite évoluer en BC, a été reporté sine die.
      Il est vrai que la future ‘monnaie du golfe’ avait été définie comme arrimée au dollar … au départ. Il me semble qu’autant l’expérience en cours européenne est riche d’enseignements pour ces pays arabes, qu’autant ils attendent d’en ‘savoir un peu plus’ quant au dollar, histoire de savoir quelle parité il prendront (pas sûr que ce ne soit pas … l’or ou/et un panier de devises, in fine) :
      http://www.agefi.fr/articles/La-future-monnaie-Golfe-pourrait-liee-panier-1115654.html
      Mais deux membres s’en sont déjà allé (dont les puissants EAU) et les autres se questionnent sur un point important, que l’UE n’avait pas posée :
      « Nous devons réfléchir à la politique budgétaire, a-t-il poursuivi. Cela nécessite une harmonisation de notre politique budgétaire. Nous voulons le faire au bon moment et dans le bon format. »

      Quand on commence par le début, forcément …

    12. … sans compter le serpent des mers monétaires qu’est le fameux ‘dinar or’, promu notamment par la Malaisie, en direction de tous les pays musulmans, en particuliers les pays arabes producteurs de pétrole, afin de favoriser le paiement en dinar or plutôt qu’en dollar le pétrole.
      L’Arabie Saoudite, bonne fille, s’y est toujours opposée. Jusqu’à maintenant …
      Pour rappel : la Malaisie est elle-même une fédération d’états et de sultanats, appartenant au Comonwealth et surtout à l’ASEAN.
      Ce projet revient régulièrement devant le Sommet islamique. Mais la Russie, qui est pays observateur dans ces sommets, n’a toujours pas confirmé officiellement son intérêt pour ce type e monnaie, bien qu’elle souhaite pousser à l’instauration d’un système monétaire alternatif au dollar permettant le paiement du pétrole.

    13. BA,

      l’euro va exploser ok, par contre je pense qu’en europe il y a plusieurs sphères et certains pays peuvent avoir une monnaie commune.

      si l’on prend de vieilles lignes de fractures bien connues la france peut avoir en commun une monnaie avec l’espagne la belgique le portugal et l’angleterre tandis que l’allemagne est naturellement tournée vers l’europe centrale (empires centraux qu’ils disaient).

      en france nous avons oublié que l’europe était conçue à la base pour démembrer l’allemagne, enfin l’aire germanique, et assimiler à la france la part intégrable qui se nommait ‘rfa’ anciennement ‘confédération du rhin’ pour notre regretté empereur (qui lui a pris moscou au passage). les bavarois furent de fidèles alliés!

      la wiedervereinigung a redistribué les cartes… celui qui croit qu’un bavarois c’est pareil qu’un prussien n’a rien compris à l’histoire et à la construction européenne à mon avis.

  9. Nous sommes typiquement dans un jeu de cons,pour en sortir il y a deux solutions possibles:
    Changer les règles du jeu au profit de la société dans son ensemble,
    Renverser la table de jeu libérant de fait toutes les forces et pulsions.
    De toutes les façons cela fera mal,il y aura comme toujours des gagnants et des perdants.Je pense que dans les années qui viennent nous allons vivre des moments historiques.

    1. De toute façon, ça sera « coûteux ».
      Après, il faut décider : qui va payer ?

      Il est évident que nos gouvernants ont choisi les poches les plus faciles à piller, un choix « aidé »par la générosité (1 million, mine de rien…) de ceux qui refusent de la payer, la Crise.

      Plutôt qu’une restructuration, je proposerai même une idée folle : et si on faisait le compte net (moins l’inflation) des intérêts payés aux banques par l’Etat français (ou autre) depuis 1975, et qu’on déduisait cette somme du total de la dette actuelle, on arriverait à quoi ? (Je n’en ai aucune idée, mais quelque chose me dit que ça fait beaucoup…)

  10. Excursion:accident de criticalité
    Piotr fait une incursion en physique nucléaire.
    Au point ou nous en sommes…

  11. « L’équation de la crise européenne va rester insoluble, et on peut anticiper que celle de la crise mondiale le sera tout autant. » : oui, car c’est le capitalisme lui-même qui est en crise. Toute entreprise étant condamnée à améliorer ses performances pour survivre face à la concurrence, et toute politique favorisant la redistribution des gains ne pouvant au contraire que les diminuer, le capitalisme est un système qui interdit d’envisager un autre système. Dans la nature, ce serait une espèce envahissante comme la Caulerpe, surnommée l’algue tueuse.

    1. La crise existe car il n’y a pas de limitation à la croissance, et ceux qui croisse encore, le font sur la décroissance des autres. Imaginez un accident sur l’autoroute, si une force publique n’intervient pas pour ralentir et canaliser la circulation, on peut craindre beaucoup de morts et un gros embouteillage.
      Or pour régler ces crises, il faut imposer un ralentissement de la croissance, notemment des taux d’intérêts, et fermer provisoirement certains marchés pour éviter qui ne s’emballent.
      De toute façon sans aller jusqu’à la décroissance, il faut plafonner la croissance, exactement comme on réduit la vitesse sur les routes pour éviter des accidents. Si mondialement on ne fait pas cela (les verts devraient pousser à cette idée), on recréera une jungle sociale ou on réveillera des mouvements de révoltes.
      Suggestion, commencez à démollir quelques banques comme certains ont fait pour des MacDo…

  12. Merci pour cette pédagogie renouvelée au fil des jours, pour tenter de dresser devant nos yeux le tableau général des mouvements et transformations profondes à l’œuvre, quand tant de commentateurs soit disant « experts », des politiques, des journalistes influents, ou de simples citoyens n’y comprenant goutte, assènent pourtant des avis tranchés sur les causes et remèdes. Merci pour cette image de bulles communicantes entre elles… Dans le golfe du Mexique, autre folie des hommes, une énorme bulle de pétrole se répand, là aussi de manière hors de contrôle des hommes, malgré toute leur ingénierie, leur intelligence, leur argent. En tant qu’espèce, que nous manque-t-il donc, ou qu’avons nous en trop, qui nous fait collectivement créer ces catastrophes financières, humaines, écologiques ou autres ? Catastrophes dont les impacts sont toujours plus puissants, à mesure de notre puissance et de notre « contrôle » augmentés sur la matière et la technique, mais sans réels progrès sur la maitrise plus sage de nos émotions et de nos esprits. Un tel comportement si collectivement suicidaire est une vraie pathologie à soigner, comment si prendre ? En tout cas, merci encore d’éclairer, dans le domaine de la finance et de l’économie, les causes profondes et fondamentales de tout ce désordre : bien poser le diagnostic lucide et sans complaisances est déjà un pas essentiel vers la guérison.

  13. Remarquable article de physique nucléaire.
    François vous pouvez être fier de votre conclusion en 2 sentences lapidaires.
    Quel espoir nous reste-t-il d’échapper à la conséquence explosive de l’accumulation d’une masse critique de dettes?
    Faible.
    Je vous remercie donc de demeurer un pessimiste gai.
    Prévoir le pire et se réjouir qu’il ne survienne pas.
    Enfin presque pas.

  14. « Entre eux, les atomistes parlent d’excursion pour qualifier ces réactions qui parfois les dépassent. La balade n’est pas sympathique ».

    François, peut-etre une petite lueur d’espoir !
    Prigogine, le prix Nobel de physique, quant à lui a observé que loin du point d’equilibre, un désordre chaotique recrée un phenoméne d’ordre …

    1. Oui, mais plus votre système est « loin de l’équilibre », plus il dissipe d’énergie, de sorte que l’ordre qui apparaît résulte de cette dissipation. Sachant que l’énergie va manquer de plus en plus, c’est l’ordre actuel qui va se « dissiper », et céder la place à plus de désordre. Ce n’est donc pas à l’espoir mais au désespoir que convient les théories de Prigogine.

    2. Oui, du chaos naît l’étoile filante ….

      Ysuiv = rY (1-Y) ou le règne du Chaos

      Cette équation s’appelle équation logistique. Elle modélise la croissance d’une population donnée, par exemple, celle des poissons dans un étang. Le paramètre r représente le taux de croissance de la population, et y la valeur initiale de la population. On peut ainsi suivre l’évolution de cette population au cours du temps, par une fonction récurrente qui associe le nombre d’individus d’une année donnée au nombre d’individus de l’année précédente. Cette évolution dépendra naturellement du taux de croissance ou de fécondité de la population concernée, mais aussi des aléas rencontrés, par exemple des variations climatiques, de l’abondance ou non de nourriture, des prédateurs présents, des épidémies ou maladies potentielles, etc… On voit que la quantité de facteurs possibles pouvant affecter cette évolution peut être assez conséquente. En général, une population se stabilise à un certain équilibre qui correspond à son biotope.

      Cette équation est une bonne approximation de la réalité, car elle contient un facteur d’amortissement: (1-y), qui maintient cette croissance entre certaines limites: lorsque y croît, (1-y) diminue. Elle est donc plus réaliste que l’équation: ysuiv= ry qui implique un scénario malthusien de croissance illimitée.

      Robert May, physicien, mathématicien et biologiste américain s’intéressa de près à cette équation, car, pour certaines valeurs de r les résultats des calculs en chaîne obtenus semblaient bizarres et ne conduisaient pas à l’équilibre attendu. En termes mathématiques, la suite des nombres ne convergeait pas vers une limite. « Que se passait-il lorsque le taux de croissance d’une population – sa tendance à l’explosion démographique et à la surpopulation – dépassait un point critique? Essayant différentes valeurs de ce paramètre non linéaire, May découvrit qu’il pouvait changer de manière spectaculaire le comportement du système. Augmenter ce paramètre signifiait augmenter le degré de non-linéarité, et modifiait les résultats, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Cela conditionnait non seulement l’équilibre final de la population, mais aussi le fait que cette population atteigne ou non cet équilibre.

      Il se lança donc dans une exploration numérique intensive du comportement de cette équation, avec le projet de tenter de la comprendre en bloc, non localement pour telle ou telle valeur de r mais globalement. May augmenta le paramètre aussi lentement qu’il le put. Lorsque celui-ci valait 2,7 la population convergeait vers 0,6292. Lorsqu’il croissait, la population finale s’accroissait légèrement, donnant une courbe montant lentement de la gauche vers la droite.

      Soudain, lorsque le paramètre dépassa la valeur 3, la courbe se divisa en deux. La population de poissons imaginaires refusait de prendre une valeur unique et oscillait entre deux points d’une année sur l’autre. Initialement faible, elle se mettait à croître, puis à fluctuer pour finalement sauter régulièrement d’une valeur à l’autre. En augmentant encore le paramètre, cette oscillation se scindait une nouvelle fois, donnant une séquence de quatre nombres, chacun revenant une fois tous les quatre ans. La population croissait et décroissait selon un rythme quadriannuel. La période du cycle avait encore doublé – d’un an, elle était passée à deux, puis à quatre. Et de nouveau, ce comportement cyclique était stable: des populations initiales différentes convergeaient vers le même cycle de quatre ans.

      Le paramètre croissant, le nombre de points doubla à nouveau , puis une nouvelle fois, puis encore une fois. C’était stupéfiant – un comportement aussi complexe, avec pourtant cette régularité si tentante. « Un véritable cheval de Troie mathématique » dit May. Ces bifurcations arrivaient de plus en plus vite – 4, 8, 16, 32,..- puis soudain disparurent. Au delà d’un certain point, le « point d’accumulation », la périodicité laissa place au chaos, à des fluctuations qui ne s’atténuaient jamais. Des zones entières du graphe étaient totalement noircies. D’une année à l’autre, la variation de la population animale gouvernée par l’équation logistique semblait totalement aléatoire, comme dispersée par un bruit dû à l’environnement.

      Pourtant, au sein de cette complexité, des cycles stables réapparaissaient. Malgré l’accroissement du paramètre – l’accentuation de la non-linéarité du système – une fenêtre s’ouvrait soudainement sur une période régulière: une période impaire comme 3 ou 7. La répartitions des niveaux de population se reproduisait identiquement à elle-même, selon un cycle de trois ou sept ans. Puis, les dédoublement de période reprenaient à un rythme plus élevé, passant rapidement par des cycles de 3, 6, 12… ou 7, 14, 28…, et s’interrompaient de nouveau pour laisser place à une autre phase de chaos. »

      On obtient graphiquement des bifurcations et des fenêtres d’ordre au milieu du désordre. On est naturellement frappés de la structure fractale du graphe de cette courbe logistique, et de l’infinie profondeur qu’il révèle, notamment de ce que des agrandissements effectués sur certaines fenêtres d’ordre présentent une ressemblance presque totale avec le diagramme entier.

      On voit donc en conclusion, que de petites causes peuvent provoquer de grands effets – c’est l’effet papillon bien connu – et que la dynamique des systèmes non-linéaires est complexe et pas simple à prévoir, mêlant des périodes d’alternance complexes avec d’autres complètement chaotiques. Pour la simplicité de la démonstration nous avons pris ici un modèle théorique mathématique issu de la biologie animale et de l’écologie, mais un autre modèle aurait pu tout aussi bien convenir et être pertinent, qu’il soit politique, économique ou encore social.

    3. @ François TERRIN

      Très intéressant. Connaissez-vous un lien montrant les simulations dont vous parlez ?

    4. @ François TERRIN.

      J’ai beau me sentir néo malthusien, je n’ai qu’une connaissance succincte de la systémique. En fait c’est surtout mon intuition qui me pousse dans cette direction car tout cela me semble tellement évident.

      Ce que vous apportez est très intéressant, je ne connaissais pas l’équation logistique. Merci.

      Il y a plus d’un an, j’ai découvert une très bon petit cours sur la dynamique d’effondrement (via l’excellent site TheOilDrum).

      http://vinay.howtolivewiki.com/blog/other/noah-raford-collapse-dynamics-26-may-2009-london-school-of-economics-1539

      http://www.slideshare.net/noahraford/collapse-dynamics-phase-transitions-in-complex-social-systems

    5. @lemar et @peak.oil

      Je cite mes sources : ma présentation est un résumé condensé des pages 97 et suivantes de la « Théorie du Chaos » de James Gleick, editions Champs Flammarion poche, avec les graphiques qui l’illustrent et que je ne peux publier ici.

      La récursivité, quand elle est à l’oeuvre – ici le modèle mathématique, là la finance -, génère une organisation très particulière, très riche et très puissante, l’organisation hologrammatique. Pour la décrire, je laisse la parole à Edgar Morin (dans « La Méthode » Tome 1) :

      « L’organisation complexe du tout (holos) nécessite l’inscription (engramme) du tout (hologramme) en chacune de ses parties pourtant singulières ; ainsi la complexité organisationnelle du tout nécessite la complexité organisationnelle des parties, laquelle nécessite récursivement la complexité organisationnelle du tout. Les parties ont chacune leur singularité, mais ce ne sont pas pour autant de purs éléments ou fragments du tout ; elles sont en même temps des micro-tout virtuels. »

    6. Merci pour ces informations.

      Connaissez-vous Jospeh Tainter ? On en parle dans la vidéo dont j’ai mis le lien plus haut. Il s’intéresse à l’interaction entre complexité et rendements décroissants. Tainter a mis en évidence que la complexité sociale peut-être bénéfique jusqu’à un certain point à partir duquel cette complexité coûte plus qu’elle ne rapporte.

      “Tainter argues that sustainability or collapse follow from the success or failure of problem-solving institutions and that societies collapse when their investments in social complexity and their « energy subsidies » reach a point of diminishing marginal returns. He recognizes collapse when a society rapidly sheds a significant portion of its complexity.” – WIKI

      Selon lui, être durable, c’est être capable de rester dans le jeu.

    7. @françois Terrin

      « la « Théorie du Chaos » de James Gleick, editions Champs Flammarion poche », c’est le livre que je lis en ce moment avec « la nouvelle alliance » de Prigogine et Sengers

      les grands esprits !!! 🙂

    8. @ Peak.Oil :

      « Tainter a mis en évidence que la complexité sociale peut-être bénéfique jusqu’à un certain point à partir duquel cette complexité coûte plus qu’elle ne rapporte. » :
      =>
      Cela corrobore mon intuition personnelle, qui va même au-delà puisque je pense qu’à partir d’un certain point, la complexité devient contreproductive de façon exponentielle.
      C’est amusant que quelqu’un se soit mis en tête de démontrer cela.

      Cordialement,

    9. @François TERRIN : merci infiniment pour votre récit que j’ai lu d’un bout à l’autre en imaginant le graphe des bifurcations, aperçu il y a longtemps sans rien y comprendre.

    10. @ cécile : je suis d’accord.
      Après, il faut décider de la situation dans laquelle on est.

      Pour moi, tout est très bien ordonné, en ce moment.
      Nous allons donc d’abord vers le désordre, puis vers un nouvel ordre.
      A nous de faire que ce nouvel ordre mondial soit plus juste, plus humain et plus durable !

    11. Entropie … désordre ?

      Avec l’augmentation de l’entropie au niveau des ressources (nous dégradons ce qui est accessible) nous serions en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis mais pas seulement. La vision qui suit ne m’avait jamais traversé l’esprit jusqu’à ce que je tombe dessus. Attention pas joli.

      Cosmologist Fred Hoyle: “It has been often said that, if the human species fails to make a go of it here on Earth, some other species will take over the running. In the sense of developing intelligence, this is not correct. We have, or soon will have, exhausted the necessary physical prerequisites so far as this planet is concerned. With coal gone, oil gone, high-grade metallic ore gone, no species however competent can make the long climb from primitive conditions to high-level technology. This is a one-shot affair. If we fail, this planetary system fails so far as intelligence is concerned. The same will be true of other planetary systems. On each of them there will be one chance, and one chance only.”

      http://imperialeconomics.blogspot.com/

    12. @ Peak.oil : tu n’avais pas encore réalisé que nous n’étions qu’une espèce très (très) limitée dans le temps, qui a réussi à développer cette planète au-delà de l’imaginable, tout en creusant sa propre tombe.
      Tout ça, grâce aux shots de pétrole dont nous ne savons plus nous passer…

      J’espère juste qu’à la fin du film, on dira pas « We blew it » ! C’est e qui arrivera si on arrive pas à se désintoxiquer à temps…

  15. « Tout se passe comme si ces liquidités étaient vidées dans des seaux percés – des facilités de caisse jamais vues délivrées aux banques et désormais également aux Etats – avec comme seul destin de ne jamais parvenir à la remplir. Car cette solution est aussi inadéquate ici que lorsqu’elle fut utilisée précédemment, condamnant à terme à l’échec, cette fois-ci, le plan de sauvetage (intitulé plan de stabilité) de la zone euro.  »

    C’est la fameuse trappe à liquidité de Keynes ?

    1. Si j’ai bien compris, c’est peu ou prou le même principe que Ponzi, Madoff …. (et comme il y a déjà un bon moment qu’il roule de bulle en bulle et bulle et autres bulles …. )

  16. Ce capitalisme en phase terminale n’en finit pas de finir. L’acharnement thérapeutique maintient le système sur le fil du rasoir.
    On cherche le remède miracle.
    En espérant que demain soit un autre jour, mais lequel ?

    1. Je ne crois pas du tout à cette fable . Le capitalisme bouge encore, mais ce n’est certainement pas une agonie plutôt une métamorphose, pour donner naissance à un monstre que nous pourrions appeler par exemple  » total capitalisme  » … Je suis tout de même étonné de voir avec quelle facilité ce monstre en gestation organise notre dépouillement, par l’intermédiaire de mensonges érigés en dogmes .

      La lente progressivité du processus explique en partie, la « réussite » de ce projet . Comme les grenouilles dans l’eau chaude qui se laissent cuire parce que la température monte trop lentement,la casse inexorable des services publics, de la sécurité sociale et des systèmes de retraite nous est imposée .

      L’usage banalisé des mensonges et la duplicité insondable des élites, le tout relayé par des médias de propagande …

  17. Y-a-t’il une autre solution que la ruine du système financier pour repartir d’un bon pied!
    Contrairement à un élément de la nature, la dette est complètement imaginaire et peut se transformer en néant absolu. Vouloir sauver la finance actuelle semble à la lecture de votre billet, un rêve impossible!

  18. Depuis 40 ans tous les gouvernements du monde appliquent les théories Keynésiennes du déficit pour fabriquer de la croissance.
    Aujourd’hui ,ces mêmes gouvernements,sans rire , nous disent qu’il faut de la croissance pour résorber les déficits.
    Un enfant de 5 ans peut facilement comprendre que la situation dans laquelle nous ont conduit nos décideurs politiques est sans solution de leur part.
    Toutes leurs théories et leur gestion ne procèdent que du mensonge et de la tricherie,ils ne parviendront jamais à réparer les dégats qu’ils ont causés .
    St Augustin nous dit que «  » les menteurs ( les tricheurs ) ne connaitront jamais la vérité «  » .

    1. @François,

      Excellente chute…

      @GIGI

      Elle est un peu étrange votre soi-disant politique Keynesienne du déficit …Cette simple phrase résulte plus de la propagande que de l’analyse…

      Car enfin, privilégier les revenus du capital au détriment de celui des salariés, défiscaliser à tour de bras (origine d’une grande partie des déficits budgétaires des états avec l’impossibilité du fait de l’indépendance de la BCE de contrôler la politique monétaire), lever les barrières douanières ou privatiser les secteurs les plus rentables (énergies, télécommunications), tout ce que l’on a appelé pudiquement libéralisation en lieu et place de privatisation sauvage, concurrence déloyale (aller en parler aux agriculteurs sénégalais) ou encore mondialisation pour : concentration de richesses sans précédent (1929 ?)…

      En présentant les choses comme vous le faites c’est vous qui utilisez le mensonge, car ce que je décris n’a rien à voir avec Keynes.

      Le pauvre Saint-Augustin doit se retourner dans sa tombe !

      Anyway, comme le décris si justement et avec force détails l’excellent François, il n’y a plus de solution parce que dès le début de la crise, plutôt que d’avouer leur échec et de reconnaître leurs erreurs, les tenants de la pensée néo-libérale se sont dit : « plutôt crever que de rendre au peuple tout ce qu’on leur a volé. On s’en fout, ils sont tellement lobotomisés par le coupe du monde, les JO, l’I-pad, qu’on peut continuer à les tondre… ».

      Pour le moment l’illusion d’un système viable fonctionne encore ( la métaphore du seau etc), il leur faut donc amasser et planquer un maximum afin d ‘être épargner par le big one (le krach du millénaire ?).

      Je me demande si je ne leur prête pas d’ailleurs un cynisme injustifié, peut-être croient-ils vraiment qu’ils vont réussir à s’en sortir et à sauver le système…

    2. @ ghostdog : j’adore ta réponse ! D’accord avec presque tout… 😀
      Surtout l’expression « crise du Millénaire », qui me permet de mettre enfin une expression pour définir la gravité de ce qui nous arrive dessus. Plutôt que « la Grande crise ».

      Ils croient encore qu’ils arriveront à reboucher la fuite de pétrole, pourquoi ne croiraient-ils pas qu’ils arriveront à sauver le système ? Je me demande juste combien de temps encore les illusions pourront tenir. D’ici Août ?

  19. Bonjour Mr Leclerc,

    Veuillez excusez mon ignorance mais pourquoi les états pourraient-ils avoir à recapitaliser la BCE ? Celle-ci ne détient-elle pas la planche à bill€t suprême, le pouvoir d’inscrire des zéros et des uns sur n’importe quel compte en banque y compris le sien ?

    Merci pour l’information si vous l’avez 🙂

    1. Le problème de la planche à billets, c’est qu’elle est très glissante…
      D’où une certaine prudence chez nos argentiers.

    2. Comme avec toute chose, il y a la théorie et puis la pratique….
      La théorie:
      Le rôle, le fonctionnement et les règlements des banques centrales peuvent être facilement retrouvés sur internet ou dans n’importe quel livre économique ;
      La pratique:
      N’est reservée qu’aux « initiés »: d’énormes soupçons existent au niveau de la « manipulation » du « marché »(surtout en période de crise….)mais très difficile – sinon impossible – à prouver pour les non-initiés…
      Croyez-moi il ne vaut mieux pas savoir et faire semblant….

    3. Parce que ce sont les états qui ont donné tout pouvoir à la BCE, la BCE bien qu’indépendante n’existe pas sans les états derrière, car c’est la valeur des états qui fait la valeur de la monnaie que gère la BCE. C’est le pacte de stabilité qui a créait l’euro et non la BCE, ce pacte il vient des Etats.
      Si les créances des Etats dans le bilan de la BCE sont douteuses, il appartiendra aux états d’y remédier tôt ou tard, car alors il faudra les passer en perte et la capitalisation de la BCE s’en trouvera rompu en situation de faillite si elles sont trop nombreuses ces pertes alors les billets de la BCE ne vaudront plus rien.

    4. @liervol
      « C’est la valeur des états qui fait la valeur de la monnaie que gère la BCE »
      Les états ont une valeur ??
      Il est vrai que le cas de l’Europe, et donc de la BCE est particulier. Quand est-il de la banque d’Angleterre ou de la Fed ?

      @C.B
      Ne suffit-il pas d’imprimer des euros (quitte à faire un peu d’inflation) pour pouvoir acheter des devises ?

      Tout comme Otto Di Dacte je suis autodidacte en matière d’économie. Merci de votre indulgence.

    5. « Ne suffit-il pas d’imprimer des euros (quitte à faire un peu d’inflation) pour pouvoir acheter des devises ? »

      Emprunter des devises n’est pas la même chose qu’acheter des devises. La BCE peut effectivement acheter des devises en créant des euros mais cela ne peut être qu’exceptionnelle car sinon cela conduirait à la destruction de l’euro et le jeu s’arrêterait très vite, en effet qui vendrait ses devises ou sa propre monnaie contre une autre monnaie (ici l’euro) qui très rapidement ne vaudrait plus rien?
      Personne, voilà pourquoi il ne suffit pas d’imprimer des euros…

  20. Merci Monsieur Leclerc de faire le point.
    Cela permet d’envisager,un peu,ce qui nous attend.
    Ce que vous développez colle trés bien avec un article de ce jour dans « Contre Infos » ,lequel souligne la position d’autonomie voire de divergence prise par les émergents du B.R.I.C. .
    Ainsi tout récemment avec le TNP ,l’Iran et les positions brésiliennes ou turques.
    A propos,on peut lire à la même page une info sur la pré-position de sous marins israëliens au large des côtes iraniennes.
    Sous marins porteurs de charges nucléaires….
    LA Solution peut-être(pour certains) …Et c’en serait fini sans doute…plus tôt que prévu ???

    1. le principe-même de la crise, (addictive, implosive, qui ne peut aller que dans le sens de son propre renforcement) serait celui de la surenchère pour la surenchère

  21. « En troisième, enfin, que la concurrence est en train de s’accroître sur le marché obligataire, les Etats se servant au détriment des entreprises (dont les banques, ce que la BCE ne souligne pas explicitement), aboutissant en raison de leur forte demande à une hausse générale des taux, non sans conséquences négatives pour ces dernières.  »

    Vous rapportez l’analyse de la BCE : il y aurait un effet d’éviction selon lequel les besoins de financement des Etats concurrencent ceux des entreprises. PAr conséquent, à cette aune, la diminution des dépenses publiques s’imposerait afin que les taux d’intérêt n’augmentent pas.

    Nous somme en train d’assister à la perte de capacité d’orientation ( si tant est qu’elle ait existé un jour …) de l’économie par les taux d’intérêt fixé par le marché (sur le long terme). Or ce phénomène, n’est pas la conséquence de la crise actuelle car il lui est antérieur. Quand Greenspan décida de remonterles taux à partir de 2005, il constata l’inversement de la courbe des taux (les taux courts étaient plus bas que les taux longs, alors que cela aurait du être l’inverse. Sachant que la FED n’a de pouvoir que sur les taux courts).
    Et là tout à coup, les taux seraient à nouveau sous contrôle ? Alors que l’on se trouve dans une situation de trappe à liquidité (corrigez-moi su je me trompe mais ce phénomène désigne la perte de capacité de la monnaie à orienter la production) ??? Ils croient ce qu’ils écrivent ?

    1. La monnaie est un outil, en effet, Cécile.
      C’est lorsqu’il devient un objet de fascination que tout déraille. Et c’est aussi pour cela que je considère que l’économie n’est plus une science, mais une religion.

    2. @Yvan. On pense pareil et je crains que les prêtres de la cité (les économistes) ne préfèrent tout faire sombrer avec eux plutôt que de reconnaître leur méprise. Ils sont confrontés à leur orgueil et à l’attachement à leurs illusions mais ne veulent pas lâcher prise.

    3. si c’est une religion c’est celle du veau d’or… le ‘matérialisme’, dans sa version chrétienne aussi nommé ‘satanisme’.

    4. @ Yvan pas si terrible que ça 😉

      Oui, l’économie n’est PAS une science mais une croyance : aucune autre analyse n’est à même de mieux expliquer l’aveuglement du système sur lui-même et la force des dogmes qu’il véhicule.

      Cordialement

    5. Cécile.

      Bien sur que les objets décident.

      Tout ce que l’homme crée, prends vie et se met à exister par lui-même, tant et si bien même que l’utilité du départ finit par disparaitre.

      Si seulement nous pouvions considérer notre environnement d’un point de vue strictement fonctionnel, ce serait plus simple.

      Mais ce serait peut-être aussi inhumain.

    6. ‘celui qui a inventé le bateau a aussi inventé le naufrage’.

      6ème siècle avant JC

      (lao tseu)

    7. C’est l’inverse l’inversion de la courbe des taux, généralement ça annonce une récession et elle a bien été au rendez vous :
      l’inversion de la courbe des taux, c’est quand les taux court sont plus cher que les taux longs alors que naturellement c’est l’inverse, cela veut dire que les investisseurs ont plus peur du court terme que du long terme.

  22. En fait on ne connaitra la « solution » qu’après coup mais elle sera forcément accompagné d’inflation. Donc un des indicateurs à surveiller…

    1. Exactement, et nous sommes quelques-uns à le dire sur ce blog, et quelques uns au delà, très rares.

      L’inflation est toujours valorisée négativement, or c’est l’indicateur globalement, de la consommation. Il y a toute une intoxication perverse sur ce fait dans les médias, depuis des années. Personne ne discute de ces choses, étrangement ! On appelle cela la « surchauffe » on a inventé une maladie économique, comme on invente des maladies humaines.

      L’inflation que nous avons connu il y a 20 ans (mon livret A était rémunéré à 7%) et ? Et quoi, quelqu’un en est-il mort ? Cela fonctionnait donc très bien. En revanche nous allons avoir une déflation qui est un arrêt cardiaque de l’économie, où les gens resterons avec leur capital comme sur une planète morte.

  23. holocaust (chilton)

    http://www.youtube.com/watch?v=PFhf_URdNwI

    Your eyes are almost dead
 / Can’t get out of bed
 / And you can’t sleep

    You’re sitting down to dress / And you’re a mess
 /
    You look in the mirror
 / You look in your eyes
 /
    Say you realize
 / Everybody goes
 /
    Leaving those who fall behind / Everybody goes
 /
    As far as they can, They don’t just care.

    They stood on the stairs
 / Laughing at your errors
 /
    Your mother’s dead
 / She said, Don’t be afraid.
    Your mother’s dead
 / You’re on your own
 /
    She’s in her bed / Everybody goes
 /
    Leaving those who fall behind / Everybody goes
 /
    As far as they can 
/ They don’t just care
 /
    You’re a wasted face
 / You’re a sad-eyed lie /
    You’re a holocaust.

  24. Source : les enfants et l’histoire

    http://www.momes.net/dictionnaire/r/rome6.html

    Cause :
    «  »la chute de l’Empire et qui est certainement fondamental c’est le déséquilibre de la balance commerciale entre l’Ouest et l’Est qui amène la détérioration des comptes publics et la pressuration excessive des populations qui fuient l’impôt dans les forêts préférant vivre chichement de clairières mal exploitées que de terres plus riches mais trop « taxées » .
    N’oublions pas que seule la partie occidentale de l’empire s’effondre alors que l’autre lui survivra près de mille ans (jusqu’en 1453) prouvant bien que sa « santé » monétaire la mettait à l’abri des invasions : achat de complicité parmi les « barbares » , armée fidèle car bien payée , admiistration efficace .. » »
    (toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite)

    Solution :
    Rome, en revanche, avait assuré sa survie culturelle, bien avant la perte de son pouvoir, en romanisant les diffèrentes parties de son Empire étendu. Rome était tombée, mais le romanisme continuait. De nos jours 1500 ans après la chute de Rome, son héritage fait partie intégrante de la civilisation occidentale.

    Gageons que la culture occidentale ce soit suffisamment diffusée de part le monde.

    1. Rhubarbes, pas de problème. On peut même dire que notre « culture » s’est mondialisée : le moindre paysan sur terre rêve de devenir suffisamment riche pour s’acheter un écran plat de télévision…

  25. La dette est au capitalisme contemporain ce que l’héroine est au junkie. Elle enrichit les trafiquants et finit par tuer les consommateurs-clients.

  26. Justement, que signifie le mot « financer » ? Un concept qui contient lui même sa limite, car réfléchissez-y, financer signifie un pouvoir limité. Si l’on pouvait financer de façon illimitée ce ne serait plus du « financement ». Nous sommes donc dans un système qui ne vaut que par sa limite, or c’est elle qui a pose problème. c’est la limite qui fait la valeur du financement, or c’est elle qu’il faut remettre en cause actuellement, mais ceci ne va qu’avec une perte de cette valeur; Ils n’en veulent pas….

    1. à la sauce « financière »

      D. (Sauce, garniture) financière/à la financière. (Sauce, garniture) avec des truffes émincées, des quenelles, des ris d’agneau, des olives, des crètes et des rognons de coq, etc. (d’apr. Ac. Gastr. 1962). Vol-au-vent à la financière (ZOLA, Nana, 1880, p. 1301). Poulet financière (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 503) :

      5. … dans toutes les séries d’apprêts (…), il y en a toujours un ou plusieurs qui portent pour qualification : à la financière. Et on sait que ce n’était pas le roi, mais les fermiers généraux qui mangeaient autrefois le premier plat de petits pois (…). Les choses ne se passent pas autrement de nos jours : les tables financières continuent à offrir tout ce que la nature a de plus parfait, les serres de plus précoce, l’art de plus exquis…
      BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 155.

      extrait définition
      http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?53;s=1437211365;b=13;r=1;nat=assiste;

    2. Bien, sans haine de classe, je me demande comment on a pu mettre en esclavage nos semblables. Regardez une personne de couleur dans la rue, comment on a pu leur faire ça ? Et d’ailleurs tout le reste, l’esclavage dans les mines, et aux USA, voilà, pourquoi l’on met en esclavage son ami, son frère, l’autre humanité… les peuples. Ce n’est pas par haine de classe, la motivation première ne peut qu’être le bénéfice que l’on en tire pour soi. Ensuite l’on rationalise, l’on sépare et l’on décrète qu’ils ne sont pas civilisés, et qu’ils sont fait pour obéir et qu’on est la civilisation, l’universel, etc toute une rationalisation débile qui nie le fait premier à savoir la rencontre de l’autre dans l’amitié mutuelle primordiale. A ce niveau l’on perd sa dignité d’être humain, au profit du bénéfice… qui lui apparemment vaut beaucoup mieux que ce qui a été perdu.

      Je ne pas honte de cette civilisation, je la hais. Depuis 1492.

  27. « La BCE distribuait aux banques, à l’occasion de son allocation hebdomadaire, 117,7 milliards d’euros de liquidités. »

    117,7 milliards !
    La BCE distribue plus de 100 milliards d’euros aux banques chaque semaine ???
    Rappelez-moi la somme qui manquait à la Grèce pour honorer ses dettes à échéance ?

    1. Avez-vous vu l’état des US..???
      Depuis fin 2008, quasiment tous les pays qui pouvaient le faire ont créé des blocs économiques pour essayer de s’isoler du dollar.
      Et il semblerait que le courant de pensée européen actuel soit de prendre de plus en plus d’indépendance par rapport aux anglo-saxons.
      Mais il y a encore du boulot, sachant que les pays du G7 ont un intérêt commun : dominer les autres.

    2. Encore une métaphore nucléaire.
      La fusion UE-USA était prévue dans le plan Monnet.
      Surviendra-t-elle du fait de la crise trop tôt ou trop tard, ou bien échouera-t-elle à cause d’elle?

    3. d’un côté c’est beau à imaginer, une telle puissance.

      les autres fédérations doivent en trembler.

      regardez comment les pays asiatiques ne présentent aucune diversité ethnique…

    4. Methode,

      Beau une telle puissance ??
      Cela évoque plutot quelque acte ultime et paroxismique
      Comme deux poivrots obligés de s’appuyer l’un sur l’autre pour ne pas tomber.

      A nos enfants la gueule de bois.

  28. Bonjour,

    Je ne dois pas bien comprendre la subtile différence qu’il doit y avoir entre « dette publique » et « dette privée ». Dans les deux cas il me semble que les dettes sont contractées auprès des banques privées, ne devrait on plutôt parler soit de dettes privées contractées par l’Etat au nom des citoyens-travailleurs auprès des banques privées (ce qui est appellé dette publique) soit de dettes privées contractées directement par les travailleurs auprès des banques privées (ce qui est appellé dette privée).

    Au final j’ai bien l’impression que toutes les dettes sont propriété des banques privées, nous nous battons juste pour en avoir possession.
    Les adjectifs public et privée me semblent incongrus dans ce cas et installent une confusion sémantique assez répandue sur l’obédience des propriétaires de la dette.

    1. Raison de plus pour nationaliser les banques et confisquer les avoirs des gens trop riches.

    2. Pour nationaliser les banques j’en suis.
      Pour piquer l’argent des riches c’est un problème de seuil du total d’actifs privés.
      Who is rich?
      My taylor?

    3. Yvan, c’est pas la voie que vient de choisir le gouvernement grec en décidant de privatiser une partie des transport ferroviaire, de la distribution d’eau, des services publics , quoi !!

      incroyable, et il va y avoir plethore d’acheteurs privés riches à milliards pour se payer ce qu’un peuple entier ne peut plus s’offrir , GRRRRRRRR

    4. @ Tatar, pour ce qui concerne « le problème de seuil du total d’actifs privés » le PCG du 27/06/1972 distinguait les petits porteurs des gros porteurs du genre Beluga. voir ci-dessous.

      « Dans le secteur bancaire et financier, la nationalisation concernera l’ensemble du secteur, c’est-à-dire : a) la totalité des banques d’affaires, les principaux holdings financiers et les banques de dépôts. Les activités des banques étrangères seront contrôlées par la Banque de France. Celle-ci veillera à ce que ces activités ne remettent pas en cause ta nationalisation du secteur bancaire et financier, et qu’elles n’aillent pas à rencontre des objectifs du Plan et de la politique économique nouvelle ; b) les établissements financiers : de ventes à crédit, de financement immobilier, de crédit-bail ; c) les grandes compagnies d’assurances privées, à l’exception des véritables mutuelles.
      Les statuts des établissements de crédit mutuel et coopératif, ainsi que les caisses d’épargne, seront démocratisés.
      Les principaux organismes de crédit spécialisés (Crédit national, Institut de développement industriel, établissements financiers liés à l’industrie et certaines fonctions de la Caisse des dépôts et consignations) seront regroupés dans une Banque nationale d’investissement, qui prendra ainsi en charge une grande partie du financement des objectifs du Plan et du développement industriel.
      Les participations publiques seront regroupées pour assurer une gestion dynamique de cette partie du patrimoine public.
      Dans l’industrie, un seuil minimum d’extension du secteur public et nationalisé sera atteint par les mesures suivantes : 1 — La nationalisation des secteurs suivants : a) dans leur ensemble : ressources du sous-sol, armement, industries spatiales et aéronautiques, Industrie nucléaire, industrie pharmaceutique ; b) dans leur grande partie : industrie électronique (ordinateurs), Industrie chimique.
      En fonction de ces dispositions et dès son installation, le gouvernement procédera à la nationalisation des groupes suivants : a) Dassault, Roussel-Uclaf, Rhône-Poulenc ; b) l.t.t.-France, Thomson-Brandt, Honeywell-Bull, Péchiney-Ugine-KuhIman, Saint-Gobain-Pont-à-Mousson, Compagnie générale d’électricité.
      2 — La responsabilité particulière de fa puissance publique se traduira par des prises de participation financière pouvant aller jusqu’à des participations majoritaires : a) dans la sidérurgie et le pétrole (Usiner – Vallourec, Wendel-SIdélor, Schneider, Compagnie française des pétroles – C.f.r. – Total) ; b) dans les transports aériens et maritimes, le traitement et la distribution des eaux, le financement des télécommunications, les concessions d’autoroutes.
      Le gouvernement soutiendra activement dans les secteurs concernés les activités industrielles, commerciales, intérieures et extérieures des entreprises nationales : Renault, E.d.f., Commissariat à l’énergie atomique.
      Le gouvernement démocratique déterminera les mesures destinées à protéger les intérêts des petits porteurs. L’indemnisation des actionnaires des entreprises expropriées fera l’objet d’une solution équitable. Une distinction essentielle sera faite entre les petits et moyens porteurs vivant de l’épargne réalisée, et les gros porteurs. »

  29. Si comme cela semble faire l’objet d’un consensus depuis la chute du mur
    de Berlin le Capitalisme est indépassable, alors nous sommes collectivement
    perdus. Encore une fois une croissance exponentielle sur le moyen et long
    terme dans un monde fini n’est pas tenable. Ou nous arrivons à nous loger
    cela entre nos deux oreilles, où nous périrons ensembles. Certes certains
    seront plus gras que d’autres, mais cela ne changera rien au résultat global.
    Dans la nature les être vivants naissent, croissent, atteignent l’âge de la maturité
    puis déclinent jusqu’à leur mort : rien ne croît indéfiniment. Sauf peut-être la connerie
    humaine, qui est la chose la mieux partagée !

    1. Pour les lecteurs pressés de ce blog qui ont encore de l’argent dans l’une ces trois banques, quelques lignes de l’article de Charles Dereeper:

      « BNP a un total de dettes de 1940 milliards d’euros. Ses capitaux propres sont de 60 milliards environ. L’effet de levier est de 32. Il suffit de 3% de défauts de paiement avec aucun espoir de recouvrement pour que la BNP soit en faillite […] SOC GEN a un total de dettes de 1054 milliards d’euros à comparer avec des capitaux propres de 43 milliards d’euros. L’effet de levier est de 24. Le CREDIT AGRICOLE a 1620 milliards d’euros pour 53 milliards d’euros de capitaux propres et un effet de levier de 30. »

  30. Que vont-ils faire de l’éléphant au milieu de la pièce ? En dehors des 195 milliards d’euros ( somme qui serait sans doute plus importante si la Banque d’Espagne n’avait autorisé une modification sur la règle comptable pour les ‘Non-performing loans’ ( NPL ) ) , faisant suite à cette information selon laquelle le crédit au secteur privé avait augmenté de 0,1% entre Avril 2009 et Avril 2010 et que le crédit aux entreprises déclinait, j’ai pris le temps de lire la partie consacrée au secteur bancaire du Financial Stability Report de la BCE, et l’on peut comprendre pourquoi notamment en Grande-Bretagne des compagnies comme Tesco ont demandé un ‘charter’d’établissement financier, meme si de mes souvenirs, la contraction du crédit au Royaume-Uni a été moindre.
    De l’autre cote, le chiffre de chomage dans l’UE, 10,1. En dehors de l’Allemagne qui avait constitué
    un fonds de 80 milliards pour le crédit aux entreprises de la Mittelstand pour les aider à l’export, et des Pays-Bas qui ont mis en place un mini-fonds pour aider les exportateurs, le rapport de la BCE donne à comprendre que cette situation du crédit est appelée à se poursuivre,
    les banques se préparant pour les exigences de Bale III…
    Le pays avec le meilleur taux de croissance de la zone UE 27 est la Suède, tirée par les exportations, et le seul pays qui enregistre une décrue de son taux de chomage est l’Allemagne
    pour les memes raisons.
    Maintenant qu’il est à peu près clair qu’il n’y a rien à attendre du prochain G20 en matière de
    réforme globale,combien de temps va-t-il falloir à nos autorités européennes pour relier les pièces
    du puzzle ?
    Je recommande la lecture de cette analyse récente Financial Sector Taxation: Balancing fairness, efficiecncy and stability qui préconise de fait la mise en place d’un ‘European-level bank resolution framework’

  31. J’ai retrouvé le texte de l’intervention de Noam Chomsky à la Mutualité à Paris le 31 mai 2010.
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1830

    « Dans ce cas, le sort de l’espèce est une externalité qu’ils doivent écarter dans la mesure où l’économie de marché prévaut. La logique est la même lorsque des directeurs de sociétés financières ne prennent pas en compte le risque systémique, tout en sachant qu’en agissant de la sorte ils provoqueront une crise financière. Dans ce cas, leur comportement n’est pas irrationnel. Ils savent qu’après l’effondrement du château de cartes qu’ils construisent, ils peuvent aller se mettre à l’abri de ce qu’ils appellent l’état nourricier, tout en serrant fort leur copies de Hayek, Friedman et Rand. Il n’existe pas de tels recours lorsque les externalités liées à la destruction de l’environnement sont ignorées. Il n’est pas facile toutefois de surmonter les nécessités institutionnelles. Les deux grandes menaces pesant notre survie demeurent redoutables. »

    Tout est dit. Ita missa est…

    1. Louis XV avait eu le temps de dire ( ou on lui a fait dire )  » après moi le déluge » .

      Mais , outre que ça n’était pas , loin de là , le plus mauvais bougre , il a payé d’une tête en moins . Il lui sera d’autant pardonné que le déluge annoncé a laissé quelques survivants dont nous sommes .

      Sursum corda !

  32. Dans la série perspectives, en effet, les inégalités vont encore se développer.
    Ce qui est logique, car l’argent public déversé a encore renforcé les circuits de pompage.
    Ce sont donc ceux qui ont encore un peu d’argent, et surtout les salariés, qui feront principalement les frais de la réorientation de la spéculation.
    Ainsi que le peu de social qui restait, bien sûr.
    C’est dans le cas des salariés que cela va être amusant. Car il y avait déjà un paquet de travailleurs pauvres. La polyvalence va être poussée à l’extrème car il y aura risque de défaillance.
    (c’est d’ailleurs un point sur la polyvalence de son service qui vient d’être demandé à ma femme par sa direction…)
    Mais le mouvement envisagé risque de ne pas arriver à son terme, vu l’accélération des soucis de la finance.

    1. En fait tout va de mal en pis.
      Préparons nous à voir augmenter le nombre de riches pauvres.

  33. Bulletin spécial n° 79 496
    Selon nos récentes approximations les plus précises,
    les offensives de La-Grande-Phynance-Toute-Puissante
    font toujours rage contre La-Toute-Petite-Planète-Terre,
    (qui d’ailleurs rétrécit à vue d’oeil) semant ainsi désespoir
    et désolation parmi toutes les formes de vie et de populations,
    y compris les populations humaines, dont les dirigeants,
    apparemment tétanisés par la stupeur, l’impuissance et
    l’incompréhension, n’en poussent pas moins les dits
    personnels ou populations humaines ; en première ligne,
    au casse-pipe, comme l’on dit en haut lieu où tous semblent
    pour le moment bien d’accord dans la stricte application
    routinière de cette politique exclusive : la seule et unique
    possiblement applicable -au sein de notre Galaxie, du moins-
    selon les toutes dernières expertises.

    C’est à n’y plus rien comprendre.

    Nos nouvelles approximations les plus précises
    dans un prochain Bulletin.

  34. Hausse du chômage en Irlande : 13.7 pct chiffre officiel qui ne tient pas comte visiblement des – de 25 ans, soit 85.000 personnes à ajouter aux 438.000 autres..taux réel proche des 16 pct et cela aussi sans compter les demandeurs d’emploi plus indemnisés du tout plus dans les stats..donc un bon 20 pct semble plus proche de la situation réelle:

    http://www.independent.ie/national-news/rise-in-unemployment-disappointing-admits-okeeffe-2204787.html

    A la belle époque ‘tigre celtique’ le chômage était proche des 3 pct seulement….

  35. Bienvenue à ‘propagande city’:

    L’Espagne quant à elle crie victoire sur le chômage….en mai baisse marquée,mais c’est toujours le meilleur mois car on engage pour la saison touristique…tous ces gouvernements sont vraiment désespérés pour devoir truquer à ce point leurs stats..on finira par ne plus croire personne y compris le jour ou cela baissera réellement …

    Toute la propagande de ‘reuters’dans le titre
    http://fr.news.yahoo.com/4/20100602/tbs-espagne-chomage-7318940.html

    Plus forte baisse du taux de chômage en Espagne depuis cinq ans

    Marché immo US idem dernier communiqué de victoire sur les promesses de ventes (dernier mois avec la fameuse prime du gouvernement de 5 à 8500 dollars)il est clair que tous les mois qui vont suivre marqueront un nouvel écroulement (sans prime)comme ce fut le cas pour la fin des primes à la casse auto…

    USA: forte hausse des ventes de logements pour le troisième mois de suite

    mercredi 02 juin 2010, 16:14
    Les promesses de vente de logements aux Etats-Unis ont augmenté fortement pour le troisième mois d’affilée en avril, selon l’Association nationale des agents immobiliers américaine (NAR). Leur progression, de 6,0% par rapport au mois précédent, marque néanmoins un ralentissement par rapport à mars (+7,1%) et février (+8,3%). L’indice des promesses de ventes de la NAR a progressé de 22,4% en glissement annuel. Il était en avril à son plus haut niveau depuis le mois d’octobre. La NAR estime que la hausse des derniers mois “témoigne des forts effets du crédit d’impôt immobilier et des conditions favorables à l’achat d’un logement”, du fait d’une offre bon marché et de taux d’emprunt très faibles.

    Pathétique

    1. Je suis depuis quelques jours en Espagne, sur la côte atlantique, et je n’ai pas vu le démarage de la saison touristique.

      Par contre ce pays devient de plus en plus sinistre avec tous ces logements vides et les contructions inachevées.

    2. Le chômage des jeunes (16-29 ans) en Espagne a doublé (il est passé de 841.000 à 1,6 millions) depuis le début de la crise (troisième trimestre de 2007) et s’établit à 31,8%, malgré le fait que 732.000 aient quitté le marché du travail (ils n’en cherchent plus ou ils font des formations). Sans cela il serait donc de 46 % !!.

      http://www.lavanguardia.es/economia/noticias/20100604/53940275306/uno-de-cada-tres-jovenes-ha-perdido-su-empleo-desde-el-inicio-de-la-crisis-economica-poblacion-activ.html

  36. J’aime beaucoup de post d’un internaute sur ZeroHedge qui résume assez bien la situation avec humour (noir)

    The end game? DOW apocalypse coming to an Economist cover near you circa early 2011.

    What a joke these markets are. A rally based on non existent earnings due to mark to myth accounting, shameful BLS job reports and bubble blowing desperation from Chinese central planners. The whole damn thing is a scam and a sham. Nothing has been done for 3 years to even reform the system, not one person has been put in jail. Everyday we hurtle toward the inevitable, total collapse of confidence and thus the global economy.

    Ceci donne 100 pct raison à François si besoin était…..

  37. Et si le pessimisme le plus fou enclenchait une surconsommation du genre :
    soyons fous ,après nous le déluge rien à craindre des créanciers payons nous une Ferrari…
    Ce serait une merveilleuse relance et un retour de la croissance.
    Le plan est donc le suivant:
    Au lieu de faire semblant que tout aille bien, disons que la fin du monde est proche.

    Merci qui?

    PS
    Je ne garantis pas la recroissance dans la durée.
    Quelques jours tout au plus.

    1. MDR …
      Je viens d’ailleurs tout juste de m’acheter par correspondance dans le catalogue ‘La Redoute (contre la vague financière)’ la dernière Lotus, en 2135 mensualités. Et vraiment, vous m’en direz des nouvelles, très cher !!

  38. Vu de ma planète :

    en matière de résolution de problèmes , qu’est ce qui différencie les shadoks des humains ?

    Les humains finissent toujours par s’intéresser à la nature du problème tandis que les shadocks ne se préoccupent que de la nature des solutions .

    Les shadoko-financiers trouvent avantage à la crise :
    spéculation ( « bonnes z’affaires !) privatisation de biens publiques ( « bonnes z’affaires !), baisse des salaires ( « bonnes z’affaires !) , etc… enfin tout ce qui contribue à une création de richesse le moins partagée possible .

    La nature des « solutions » actuelles vont toutes dans le mêmes sens .

    Quand à la nature du problème , vous ne travaillez pas assez dessus, bande de feignants !
    🙂

    http://perso.numericable.fr/gabuzo38/shad_devises.html

  39. La situation en Espagne et probablement ailleurs aussi est bien plus grave qu’on ne veut le dire et en parler ne fait qu’empirer les choses car cela contribue à accroître la peur et la névrose.

    Je viens d’appeler un ami comptable résident ici à Tenerife. Il me dit qu’il a perdu la moitié de sa clientèle et la plupart de ceux qui restent ne le payent plus. Il vit sur ses économies.

    Il me dit, on n’essaye plus de vivre, mais seulement de « survivre »…

    1. Mon comptable, en France, qui a des petites entreprises comme clients a la moitié de ses clients en grande difficulté.

  40. Je ne pense pas que le terme exact soit implosion. Par contre la notion de décomposition serait beaucoup plus proche de se qui se passe aux niveau des états. La finance a réussi a ronger telle un ACIDE toute les structure étatique, l’argent se pavanne comme les despote absolue. Pourquoi se despote voudrait’il faire imploser le système, est ce que le parasite veux déliberément tuer son hote ? Se despote a plutot beaucoup plus de chance de réaliser c’st voeux, surement pas pieux, en rongeant le système, il le ronge et en transforme du même coup toute ses valeurs, toutes ses caractéritique.

    1. Votre description rappelle un peu le travail des termites qui savent laisser le nombre de fibre minimum pour supporter les contraintes qu’elles sont capables de « sentir ».
      Par contre, elle fragilise l’ensemble par rapport à la survenue d’évènements extérieurs.

  41. Mercredi 2 juin 2010 :

    Union Européenne : Barroso s’oppose à la France sur un « gouvernement » de la zone euro.

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a laissé entendre mercredi qu’il était opposé à un gouvernement économique institutionnalisé des dirigeants des pays de la zone euro, une idée à nouveau évoquée par la France mais qui marginaliserait Bruxelles.

    « On ne renforcera pas le Pacte de stabilité et de croissance (l’instrument de discipline budgétaire de l’Union Européenne, ndlr) en diminuant la crédibilité des institutions communautaires et la méthode communautaire », incarnée par l’exécutif européen, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

    De nouvelles institutions « ne feraient qu’instaurer une nouvelle confusion ».

    M. Barroso n’a pas spécifié ce qu’il visait. Mais un membre de son entourage souligne que la Commission est opposée à une idée défendue de longue date par la France – et qui semble gagner à nouveau en vigueur – consistant à instaurer un gouvernement économique institutionnalisé de la zone euro au plus haut niveau, celui des chefs d’Etat et de gouvernement.

    Les partisans les plus fervents d’une telle formule, censée faire converger les politiques économiques des différents pays, souhaitent aussi qu’il soit doté d’un secrétariat permanent et d’un président, dont le fauteuil devrait logiquement revenir à celui de l’UE, Herman Van Rompuy.

    Pour la Commission européenne, il s’agit d’un chiffon rouge. « Un gouvernement économique des dirigeants de la zone euro appuyé par un secrétariat qui lui fournirait une assistance poserait un problème à la Commission car il se ferait en dehors du cadre européen général », souligne une source européenne.

    « Il s’agit d’une initiative visant à marginaliser la Commission, qui est accusée par de nombreux gouvernements d’être trop passive face à la crise financière et économique », souligne une autre source gouvernementale européenne.

    Boursorama

  42. vous m’impressionnez tous – ça fuse – ça bouge – ça réagit – et ça fait plaisir de vous voir vivre dans tout les sens – on est pas tout à fait mort – il reste un espoir – communauté inconnue.

  43. Bravo, François, pour ce résumé palpitant!
    Aucun équilibrage en vue tant que les acteurs peuvent, chaque fois qu’un bénéfice est à prendre, se replier sur la monnaie liquide pour autant de temps qu’ils veulent. Et chaque fois, pour faire revenir la monnaie dans le circuit, soit on fait appel aux banques centrales tout en laissant dormir les énormes masses dormantes, soit les taux risquent d’atteindre des niveaux surréalistes et impossibles à satisfaire comme dans le cas de la dette grècque. Au prochain coup, ce sera peut-être au tour des dettes d’entreprises, ou alors les prêts immobiliers dont les taux vont déraper au point de contraindre à nouveau les banques centrales d’intervenir, comme au Japon depuis vingt ans déjà…
    Implosion, certes, mais puisque les BC semblent déterminées à renflouer indéfiniement et quels que soient les montants à engager, il semblerait que nous nous trouvions dans une situation parfaitement inédite historiquement: Les renflouements d’un côté trouvent leurs pendants dans des liquidités accumulées ailleurs sans réels réinvestissements productifs!
    Je me souviens de mon enfance quand nous faisions des parties de monopoly endiablées avec mes frères qui pouvaient durer des heures. Toujours, la banque sautait avec une régularité systémique.
    Il suffisait, dès lors, de continuer le jeu en créant de la monnaie supplémentaire, autant qu’on voulait!
    On pouvait même recycler les billets des joueurs en leur inscrivant les monatnts ainsi recyclés sur des bouts de papier.
    Bien entendu, le plus riche devenait toujours plus riche et les insolvables restaient insolvables, mais, au fond, en ne fixant aucune limite à l’endettement (et à la créance), le jeu se poursuivait indéfiniement.
    L’economie réelle fonctionne-t-elle ainsi?
    Au fond, peut-être bien que oui…

    Or, si on voulait dégonfler les bulles, un seul remède possible, le seul: le SMT

    1. Bon test le Monopoly!!
      Tenter quelques parties avec « monnaie fondante ».
      Les billets perdant 10% à la minute.
      Il faut qu’un des partcipants non joueur échange sans arrêt toutes les coupures « en caisse » de chaque joueur par d’autres plus petites.
      Ceci aurait pour conséquence d’accélérer la partie et d’assècher plus vite les immeubles disponibles.
      Très vite les joueurs se rachèteraient les immeubles entre-eux…et seraient enclins à en créer de virtuels…
      Surchauffe.
      Hypercroissance.
      Bagarre de haricots.

  44. Les matheux hypnotisent les sens politiques, et le bon sens itou?

    http://www.dnb.nl/openboek/extern/id/en/all/41-117600.html

    Pour les exercices d’Anella, cadeau bancaire, mathématique empoisonnée?

    Enfin, tout cela n’est-il pas pur calcul? A s’en battre l’airain.

    citation wiki:

    C’est par référence à la dureté de ce matériau que le penseur socialiste Ferdinand Lassalle a nommé sa « loi d’airain des salaires » selon laquelle le salaire minimum se fixe toujours à un niveau équivalent au strict nécessaire à la survie de l’ouvrier et à la continuité de la production.

    tripalium ou pas chassé?

  45. C’est comme au monopoli, si ont veut faire continuer la partie ont prettent a ceux qui sont déja endétté afin qu’il puisse nous remboursé avec se qu’ils avaient hier et se qu’ils auront, peut être demain.

    :))

    le vrai problème reste le coté corrosif de la finance. M’enfin les état huile et les huiles s’éttalent.

  46. Le soi-disant « plan de stabilisation » de 750 milliards d’euros n’a rassuré les investisseurs internationaux que pendant deux jours : le 10 mai et le 11 mai.

    Depuis le 12 mai, les taux d’intérêt des obligations de l’Etat espagnol sont repartis à la hausse.
    Le 12 mai, si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 3,914 %.
    Le 2 juin, le taux d’intérêt était monté à 4,422 %.
    Le graphique montre bien cette hausse très inquiétante :

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND

    Depuis le 12 mai, les taux d’intérêt des obligations de l’Etat portugais sont repartis à la hausse.
    Le 12 mai, si le Portugal avait dû lancer un emprunt à 10 ans, il aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,582 %.
    Le 2 juin, le taux d’intérêt était monté à 4,907 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND

    Depuis le 12 mai, les taux d’intérêt des obligations de l’Etat irlandais sont repartis à la hausse.
    Le 12 mai, si l’Irlande avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,573 %.
    Le 2 juin, si le taux d’intérêt était monté à 4,947 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GIGB10YR%3AIND

    Depuis le 12 mai, les taux d’intérêt des obligations de l’Etat grec sont repartis à la hausse.
    Le 12 mai, si la Grèce avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 7,243 %.
    Le 2 juin, le taux d’intérêt était monté à 8,024 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GGGB10YR%3AIND

    Ces quatre graphiques montrent une chose : le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne n’inspirent plus aucune confiance aux investisseurs internationaux.

    Ces quatre pays vont devoir emprunter à des taux d’intérêt de plus en plus élevés.

    Ces quatre pays vont se surendetter de plus en plus.

    Ces quatre pays foncent vers le défaut de paiement.

    1. BA: je ne sais pas si vous etes ‘un bond trader’isolé mais vous rapportez des chiffres post « krach obligataire »il faut appeler les choses comme elles sont,et sans tenir compte de la décision de la
      BCE d’acheter en priorité les obligations de ces pays en difficulté
      D’autre part l’article de Der Spiegel ECB buying up Greek bonds recueille les propos d’un trader obligataire qui révèle que sur certains de ces marchés la BCE est le seul acheteur, et que lae
      banques et compagnies d’assurance allemandes se sont engagées à garder les obligations grecques
      sur leurs livres jusqu à 2013.. Eividemment ces taux demeurent valides, mais dans le contexte d’un
      marché dysfonctionnel comme tirait Sieur Ttichet ?

  47. En lisant ce billet et les commentaires, tous intéressants, le constat est terrible. Bien plus terrible que l’apparente crise monétaire ou économique. C’est le constat de la défaite de la démocratie. Tout se résume à l’abandon du pouvoir élu au pouvoir mercantile et financier qui ramasse les profits et communautarise les charges et pertes. Autre constat gravissime, l’immobilisme des citoyens. Ceux-ci attendent, en pestant soit, mais attendent comme le mouton. Fût un temps où pour moins que cela, le peuple se faisait entendre. La question est donc: que nous est-il arrivé? Pourquoi cette indolence? Pourquoi n’avons nous plus de vrais chefs politiques? Absurde? Que nenni. Nous sommes dans les mêmes convulsions et futur précaire qu’à cette époque. Dans le même immobilisme face aux nécessités de réformes. Repousser sans celles-ci, ne fera qu’aggraver les réactions et peut-être amener des excès comme ce fut souvent le cas.

    1. Oui, on attend toujours la goutte d’eau qui fera déborder le vase, pour réagir, c’est dans la nature humaine.
      Mais c’est aussi parce que nous n’avons pas encore atteint le seuil tolérable d’une part, parce que l’illusion d’un système économique fiable fonctionne encore grâce à la propagande médiatique (peu de gens savent ce qu’il en est vraiment des tenants de la crise mais aussi de l’étendue des dégâts et de l’inéluctabilité de la fin du système) et d’autre part, parce que la crise ne nous a pas encore atteints de plein fouet, seuls les plus pauvres en ressentent aujourd’hui les conséquences, les classes moyennes étant pour l’instant épargnées.
      Pour ma part, je crois que les choses vont se précipiter et que d’ici deux ans au plus tard, nous vivrons des événements historiques.

  48. L’ennemi est virtuel, ni à gauche, ni à droite, comme un méchant en toi-même, alors le « citoyen » maugrée, râle, mais à qui s’en prendre, l’égoïsme a certes ses incarnations « institutionnelles », mais nous lui donnons chair par tous ces actes quotidiens et anodins…détournement d’habitudes?

    Une valse à mille temps, c’est beaucoup plus troublant…

    Belle journée, simplet, la colère comme le « risque de perte », font partie intégrante des équations chaotiques censées provoquer le bond en avant de demain?

    1. Identification difficile, j’en conviens. Cependant, en premier les abus de certains, dignes de l’ancien régime que chacun de nous au moins, connaît. Cela mettrait une pression sur nos élus et pourrait contribuer à initier un changement. Peur de perdre une élection, reste quand même une arme redoutable. Le premier des objectif, à mon sens, est que l’élu doit reprendre son pouvoir sur le mercantile et financier. Rappelez-vous du mot de du Général: ce n’est pas la corbeille que l’on fait la politique de la France. Rien de plus actuel!

  49. yvan,

    toujours plus d’argent. l’union dans le pognon. voilà le refrain avec lequel nos zélites sont partie, forcées mais bille en tête, après leur giga-déroute morale et philosophique des deux guerres mondiales, vers une harmonisation européenne qui leur convient. simplement je pense sans trop m’avancer qu’elle est en contradiction avec la volonté des catégories sociales ‘inférieures’ d’harmoniser vers le haut… soit une meilleure répartition générale de la richesse. il y a un nombre de part de gateau limité. comment faire croire que l’application de ces politiques ultra-libérales ne soient que le fait du gouvernement français?

    dans le titre de l’article il y a ‘dynamique d’implosion’ et à présent la construction européenne apparait pour ce qu’elle est soit le cadre d’un vaste transfert d’argent des catégories inférieures aux catégories supérieures. je n’invente rien nous le constatons tous les jours. c’était LA condition.

    vous me jetez au visage la schizophrénie inhérente d’une construction qui a du faire cahin caha avec les alternances droite/gauche de 6 à 27 pays! par exemple une droite qui a voté longtemps en contre, puis devant l’inéluctable a décidé de prendre le taureau par les cornes: s’il y a construction européenne alors elle sera à nos conditions ou après nous le déluge. mais encore une gauche désabusée qui a accepté le marché comme principe fédérateur faute de mieux et d’agenda électoral et s’est par la même quasi-suicidée. yvan là c’est gonflé.

    comme de toute façon leurs enfants leurs succèdent en haut de l’échelle sociale, c’est à eux que revennaient le privilège d’organiser la construction. c’est ça une ploutocratie. gagnante à tous les coup.

    eh bien nous y sommes, soit nous acceptons une europe qui fondamentalement répugne à nos z’élites mais flattent leur goût démesuré de l’argent (se mélanger les obligeant à s’assoir sur les différences culturelles et identitaires qui leurs sont si chères, tout en acceptant celles des autres), soit tout l’édifice s’écroulera et ce sera évidemment la faute des peuples accapareurs de la richesses privées. ces gens là ont par-dessus tout une haute estime d’eux-même et il font payer cher chaque concession (songez à mr attali par exemple). alors ‘nationalisme’ ok, peut-être, pourquoi pas, après tout ce n’est qu’un mot et les mots sont galvaudés.

  50. La seule symbolique de l’Europe saute aux yeux que l’Europe telle qu’elle a été faite est un échec parce que cette seule symbolique c’est la monnaie commune, c’est la monnaie unique, c’est l’euro.
    C’est toute la conception européenne qui prend là tout la mesure de sa fausse route…

    La question est quand vont ils oser l’admettre au lieu de mettre des rustines, il faut tout revoir depuis le départ.

  51. Le dollar était leur monnaie et notre problème
    L’euro est notre monnaie est notre problème,

    on ne change pas… _

  52. Jeudi 3 juin :

    Si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,518 %.

    Le graphique des taux d’intérêt des obligations espagnoles est incroyable : les taux d’intérêt espagnols sont en train d’exploser.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND

    – Si l’Irlande avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,007 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GIGB10YR%3AIND

    – Si le Portugal avait dû lancer un emprunt à 10 ans, il aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,032 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND

    – Si la Grèce avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 8,08 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GGGB10YR%3AIND

    Ces taux d’intérêt hallucinants montrent que le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne vont devoir emprunter à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    Le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne foncent vers le défaut de paiement.

    1. La BCE prête aux établissements privés à 1%, les Etats eux doivent, au cas par cas, négocier bien au dessus. Qui roule qui? ou le pourquoi et le comment? Peut on m’expliquer ces paradogmes financiers?

      Tiré des echos, du 1er juin:
      «  »La BCE alloue 117,7 milliards d’euros aux banques

      [ 01/06/10 – 13H36 – AFP ]

      La Banque centrale européenne a alloué mardi 117,7 milliards d’euros aux banques installées en zone euro à l’occasion de son opération de refinancement sur une semaine, et a lancé en parallèle une opération d’absorption de liquidités.
      Au total 86 établissements ont demandé des liquidités, selon un communiqué. L’appel d’offres s’est établi au taux fixe de 1% et toutes les demandes ont été honorées, comme de coutume depuis l’intensification de la crise financière à l’automne 2008.
      Par ailleurs, la BCE a également lancé mardi une opération d’absorption de 35 milliards d’euros de liquidités en contrepartie de ses achats d’obligations publiques effectuées jusqu’à vendredi dernier, selon un communiqué séparé.
      L’opération, qui se déroule à taux variable d’un maximum de 1%, est destinée à neutraliser les effets inflationnistes de cette nouvelle mesure inédite de la part de la BCE, pour soutenir le marché des obligations d’Etats de la zone euro en difficulté, comme la Grèce. Son résultat sera connu dans l’après-midi. » »

  53. A l’attention de F. Leclerc…
    Je viens de suivre un lien sur le blog de F. Lordon :
    http://www.marianne2.fr/Exclusif-les-banques-relancent-les-subprimes-a-la-francaise_a193573.html
    Il est vrai que cette proposition de législation ne fait pas beaucoup de bruit dans les mass-medias (mais doit-on s’en étonner ?).
    Ne serait il pas intéressant de faire un point là dessus ? D’expliquer les cadres définis, les effets propres encourus et les résultats (positifs ou négatifs) sans doute amplifiés dans un contexte si particulier ?
    Merci d’avance.

    1. Mendia ,je vais vous donner mon point de vue là dessus et m’en expliquer :
      1/ si ils cherchent à relancer la tritisation, c’est que malheureusement, nos chères banques françaises ont des dettes jusqu’à 30 fois leurs fonds propres contrairement aux banques US qui grâce à cette pratique en définitive sont moins en risque de faillite.
      Un défaut de 3% sur les engagements de la BNP, et c’est tout le capital qui est bouffé.
      Je vous signale à ce titre que le marché du crédit en France est pratiquement bloqué, il suffit de voir au niveau de la BCE les montants mis en pension à 0.29% et les montants mis à disposition par la BCE à 1%, vous avez là le cours de l’euribor 3 mois, il n’est pas du au marché interbancaire, le marché interbancaire, il est OUT. Trop de risques, elles ne se font plus confiance.

      2/ Concernant les prêts hypothécaires, on manque d’outils en France, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi mais c’est désolant de ne pas pouvoir facilement emprunter par ce biais, vous ne voyez que le risque, mais si c’est bien gérer, il n’y a pas plus de risque que considérer uniquement les revenus. Nous pourrions faire un panachage des deux.
      Après tout qui garantie que 5 ou 10 après vous ayez encore les revenus nécessaires pour payer votre prêt ??? Rien. De même qu’est ce qui vous garantie que celui qui a eu besoin d’emprunter à un moment donné sur la valeur de sa maison, ne se retrouve pas avec des revenus supérieurs grâce à cet apport intial. Bien sûr il ne s’agit pas d’emprunter pour consommer à l’américaine mais d’emprunter pour investir.
      Je vous prends l’exemple d’un chef d’entreprise qui suite à la crise voit ses revenus chuter, s’il peut emprunter sur la valeur de sa maison de quoi se réorienter, c ‘est tout de même mieux que de rester à l’état léthargique en attendant le dépôt de bilan.

      3/ le crédit hypothécaire rechargeable existe déjà en France mais dans le mauvais sens, il vous ait permis d’emprunter sur la valeur de votre maison pour placer cette somme en assurance vie via les emprunts d’état, ce qui est un non sens car il ne s’agit pas d’un investissement mais uniquement d’assurer des clients aux emprunts d’état via les assureurs.

      4/ je défendrais Sarkozy sur ce point :
      A quoi sert de jouer les fourmis dans un monde de cigale ?
      Regardons nous en Europe, avec nos banques si frileuses, croissance molle car pas de cavalerie je vous l’accorde à l’américaine, mais ce sont toujours les USA qui commandent et imposent leur loi au reste de notre Europe, et qui s’impose au monde vu leur puissance de consommation et leur taux de croissance tant bien même celle ci est un mensonge puisqu’elle est née depuis plus de 30 ans de toujours plus de cavalerie. Il n’empêche qu’il reste toujours le mythe américain et qu’il a la vie dure. Le pib de l’Europe est supérieur à celui des USA, il n’empêche qu’on n’en parle jamais et qu’on cite toujours en exemple l’économie américaine.

      Pour terminer, ici nous les fourmis nous n’avons profité de rien de ce qu’on put consommer à crédit les USA et en guise de remerciement pour notre « rigueur » nous nous tapons la crise américaine via nos chères banques si frileuses pour prêter ici mais tellement enthousiaste à acheter des dettes américaines. Et nous nous tapons la crise européenne pour divers raisons dont une essentielle notre croissance molle pendant des années en dehors de nos bulles immobilières.

      Donc à bien y regarder les cigales sont en meilleures positions que les fourmis…

      Et les plans supplémentaires de rigueur qui s’annoncent en Europe au lieu d’arranger les choses vont les aggraver. On ne rattrape pas un couteau qui tombe, il ne sert à rien d’être fourmis dans un monde de cigale, car la fourmis finit toujours par payer pour la cigale, car c’est la seule qui a des réserves à qui on peut prendre quelque chose….

  54. Oui mais tant que le monde entier continue à utiliser le dollar, ça tient et on cite les petits pays comme la Grèce comme les pires…

  55. Il faut raisonner l’économie comme un ensemble ouvert; Bourdon, allez dire aux chinois, aux indiens, aux brésiliens et aux indonésiens que la croissance n’existe plus!

    En zone euro il y a beaucoup d’épargne, il faut s’appuyer dessus pour financer l’état à moindre coût et l’isoler des prédateurs financiers.

  56. Et rien n’est fini, le Portugal et l’Espagne sont en pleine crise, bizarrement on etend plus parler des banques et de AIG qui a ete sauvé a coups de milliards de dollars!!! On nous cache beaucoup de choses !!!

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